LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Quelle est la situation financière des officines en ce début d’année 2010 ?
CLAUDE JAPHET.- Aujourd’hui, les officines ont un manque à gagner cumulé qui se situe, globalement, à environ 300 millions d’euros. Il faudrait une hausse de la marge brute de près de 2 % pour compenser seulement les évolutions du coût de la vie qui impactent l’officine, comme la croissance des charges et des frais de personnel notamment. Or, malheureusement, avec les objectifs actuels de dépenses d’assurance-maladie, qui sont faibles, on ne peut pas avoir de croissance de la marge. Cette situation risque d’affecter gravement les résultats et la trésorerie des officines.
Comment faire pour remédier aux difficultés économiques des officines ?
Si l’on veut que les officines retrouvent un peu d’air, on doit absolument revoir la dégressivité de la MDL. La marge dégressive lissée pouvait être légitime en période de croissance pour contrebalancer une augmentation des dépenses de médicament, mais c’est un système qui n’est plus du tout adapté à une croissance faible ou nulle. Il faut donc réviser la MDL pour lui donner moins de dégressivité, en jouant sur le nombre de tranches, sur le niveau des tranches, sur les taux des tranches ou sur tout ou partie de ces éléments à la fois. Mais c’est une révision qui ne peut pas se faire dans l’urgence, et qui devra donc prendre un peu de temps.
Sur quels autres leviers comptez-vous pour redonner de l’air aux officines ?
Il faut que les services apportés par le pharmacien en matière d’observance, de prévention ou encore de dépistage trouvent une contrepartie pour l’officine. Puisque ces services permettent de réaliser des économies dans la prise en charge du patient, il est juste que ces économies soient, en partie au moins, rendues aux pharmaciens. C’est bien sûr l’un des enjeux, notamment, des décrets d’application de la loi HPST.
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