LE FOREX est en fait l’abréviation du « FOReign EXchange » que l’on peut traduire par marché des devises ou marché des changes. Contrairement au marché des actions, ce marché est ouvert 24 heures sur 24 et 5 jours sur 7. Il représente le deuxième marché mondial avec un montant total de transactions de près de 3 981 milliards de dollars en 2010 (3 000 milliards d’euros).
Mais, point important expliquant le démarchage actuel sur le Web, ce marché est facilement accessible en ligne. C’est pourquoi de nombreux courtiers vous proposent régulièrement d’investir par leur intermédiaire, sur les variations du cours de certaines paires de devises comme l’EUR/USD ou l’USD/JPY.
n Un fonctionnement a priori simple
On achète quand on pense que la monnaie va monter et on vend quand on pense qu’elle va descendre... Et hop, on a gagné quelques centaines, milliers ou millions d’euros… C’est souvent de cette manière qu’est présenté le FOREX mais beaucoup d’épargnants ont pu vite se rendre compte que la réalité est bien différente.
On ne peut nier qu’il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste pour commencer à traiter sur le marché des devises. Quand vous anticipez la montée du dollar quelques mois avant votre départ pour un voyage à New York et achetez par avance de quoi financer votre séjour, vous faites un peu ce que fait un spécialiste sur le FOREX.
Mais pour réaliser des gains appréciables, il est quand même important de bien connaître les outils qui vous permettront de maîtriser le
FOREX plutôt que de le subir. Car s’il est tout à fait possible de s’enrichir en traitant les devises, il est également très facile de perdre beaucoup d’argent !
n Mais des règles à connaître
Tout d’abord, il est impératif de savoir parler « FOREX ». De plus, contrairement à ce qu’annoncent les pubs, le FOREX ne fonctionne pas exactement comme le marché des actions. Lorsque vous souhaitez placer un ordre sur le marché des devises, c’est bien comme en Bourse, un ordre de vente ou d’achat. Mais contrairement au marché des actions, les ordres marchent toujours par paire. C’est-à-dire que vous achetez une devise en fonction d’une autre devise. Ce processus s’appelle un « cross ».
Ainsi, un « cross » est l’association de deux devises comme par exemple l’euro et le dollar. Il est alors ainsi libellé : EUR/USD. La valeur située à gauche est la valeur de base, autrement appelée la valeur « au certain ». Sa valeur est toujours de 1. La valeur située à droite est la devise à « l’incertain ». Son niveau va varier en fonction du marché, de ses fluctuations mais aussi de la géopolitique du pays de la devise, de son économie, des décisions politiques...
Lorsqu’on décide d’acheter de l’EUR/USD, il faut comprendre qu’on achète de l’euro, alors que vendre de l’EUR/USD consiste à acheter du dollar.
À partir du moment où vous décidez d’effectuer un ordre sur ce marché, on dit que vous avez une position ouverte. Pour fermer cette position, il faut effectuer l’ordre inverse. Pour chaque ordre, il y a deux prix pour chaque paire de devises. Lorsque vous placez un ordre, vous misez sur les variations d’une monnaie par rapport à une autre. Par exemple si vous achetez pour 1 000 euros d’EUR/USD avec une cotation de valeur 1/1,35, vous avez pour objectif de revendre lorsque l’euro vaudra encore plus de dollars, par exemple lorsque la cotation s’élèvera à 1/1,40.
C’est pourquoi, premier conseil, entraînez-vous à placer des ordres à l’achat et à la vente sur un compte virtuel que beaucoup de courtiers en ligne proposent. Vous pourrez prendre de l’assurance et mieux maîtriser les variations des cours ainsi que les outils mis à votre disposition.
Seconde difficulté à bien maîtriser avant de se lancer : les effets de levier possibles, qui peuvent atteindre 200 pour 1. Autrement dit, avec 1?000 euros, on peut prendre une position de 200 000 euros. Mais si l’effet de levier augmente considérablement les gains, il fait également de même avec le risque de perte. Pour éviter des déconvenues, rappelez-vous que le levier maximum sur les actions via le SRD (système de règlement différé) est de 5 pour 1.
Car le courtier ne perd pas d’argent lui ! Dès lors qu’un trader a perdu son capital, le courtier effectue ce qu’on appelle un « appel de marge ». Il demande en fait à la personne de créditer le compte de la même somme perdue (ou plus), sans quoi toutes les positions ouvertes en cours seront clôturées par lui. Il ne va pas prendre le risque de laisser une personne jouer avec de l’argent qu’il ne possède pas. Donc, second conseil : ce n’est pas parce que l’effet de levier est disponible qu’il faut obligatoirement l’utiliser car sans utilisation de celui-ci, on limite ses pertes au montant de l’investissement initial.
n Une autre utilisation du FOREX
Le FOREX n’est pas seulement le marché de spéculateurs que nous venons d’évoquer. On peut y investir avec un horizon moyen-long terme, en pratiquant la stratégie du «?carry trade?» par exemple. Aussi appelé « portage », le carry trade consiste à emprunter de l’argent dans une devise à taux d’intérêt bas et de le placer dans une devise affichant un taux d’intérêt supérieur.
Les investisseurs empruntent en dollars américains (taux directeur actuel : 0,25 %) et placent ces fonds en dollars australiens (taux directeur actuel : 4,75 %) afin de tirer parti du différentiel de taux (4,50 %).
Vous me direz que 4,50 % est un rendement annuel assez faible pour ce type de stratégie mais n’oubliez pas la possibilité d’utiliser l’effet de levier. En prenant un effet de levier de 5 – multiple qui reste relativement raisonnable sur le FOREX –, vous pouvez espérer gagner 22,50 % par an.
Bien sûr, le risque existe. Dans l’exemple ci-dessus, si le dollar américain s’apprécie face au dollar australien, les bénéfices générés par cette stratégie seront annulés par le change défavorable, voire transformés en pertes.
Une autre stratégie consiste ainsi à utiliser le FOREX pour se couvrir contre le risque de change. Un investisseur français qui possède des actions de sociétés américaines peut avoir intérêt à se couvrir du risque de baisse du dollar par rapport à l’euro ce qui a pour conséquence d’annuler les gains qu’il a réalisés sur ses titres américains.
En conclusion, quoi que disent les publicités, le risque sur le FOREX peut s’avérer très élevé notamment lorsque la volatilité est importante. Car même si Georges Soros est célèbre pour avoir spéculé sur le déclin de la livre sterling, pari qui lui a rapporté 1,1 milliard de dollars (environ 790 millions d’euros) en moins d’un mois, le trader de la banque anglaise Barings, Nick Leeson a perdu plus de 1,4 milliard de dollars (plus d’un milliard d’euros), suite à des positions spéculatives sur le yen, et a conduit son employeur à la faillite.
› MARIE ANDRÉ
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