LE PREMIER ministre a présenté une série de mesures visant à répondre aux « préoccupations quotidiennes et aux besoins concrets » des TPE et des PME afin de lever les freins à l’emploi, développer l’activité, faciliter la création et la reprise des entreprises, et alléger les formalités. « Notre volonté est que ce "programme" constitue, à la fois, un véritable levier de développement économique et un acte de confiance envers les TPE-PME, pour les inscrire dans une croissance durable, sereine, et riche en emplois », affirme Manuel Valls.
En pratique, les mesures en faveur des TPE et des PME sont intégrées au projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques d’Emmanuel Macron (qui vient d’être adoptée dans la douleur par l’Assemblée nationale) et à celui relatif au dialogue social et à l’emploi que défendra prochainement le ministre du Travail, François Rebsamen.
Certaines dispositions concernent directement les officines, comme l’aide à la première embauche, l’autorisation de deux renouvellements pour les CDD, la réduction des effets de seuil, ou le plafonnement des indemnités à verser en cas de licenciement jugé abusif (voir ci-dessous).
« Ces mesures ont un double intérêt, sur l’économie de l’officine et sur l’emploi, estime Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Les petits coups de pouce sur l’emploi comme ceux-là peuvent au bout du compte agir sur le chômage et sur les cotisations. En effet, tout ce qui peut améliorer l’emploi peut aussi participer à l’amélioration des comptes sociaux et éviter les tours de vis supplémentaires sur l’officine. »
Même s’il reconnaît que certaines de ces dispositions vont dans le bon sens, tels que l’assouplissement concernant le renouvellement des CDD ou le gel des effets de seuil, Gilles Bonnefond, attend, lui, d’y voir plus clair sur les modalités d’application de ces mesures. Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) se demande, par exemple, si les aides à l’embauche seront à la hauteur des attentes des pharmaciens. « Nos emplois ne sont pas délocalisables, fait-il remarquer. Ils sont répartis sur l’ensemble du territoire, y compris dans des zones où il est très difficile de trouver des emplois. »
Comme la FSPF, Gilles Bonnefond appelle également de ses vœux une réforme du diplôme de préparateur comprenant un allongement de la formation de 2 à 3 ans. Or, déplore-t-il, les discussions sont bloquées. Pourtant, assure le président de l’USPO, « cette réforme permettrait de créer de 3 000 à 4 000 emplois ».
Au-delà des projets de loi Macron et Rebsamen, un troisième texte législatif en cours de discussion pourrait redonner du souffle à l’économie des entreprises officinales : la future loi de santé. En effet, le texte qui devrait être définitivement adopté avant la fin de l’année, supprime l’obligation de détenir au moins 5 % des parts d’une officine pour exercer et permet l’entrée des adjoints dans le capital, tout en gardant un statut de salarié.
On le voit, de nombreuses mesures favorables à l’économie des pharmacies sont dans les tuyaux. Mais aucune n’est encore opérationnelle, alors que la situation se dégrade chaque jour un peu plus.
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