Pascal Brossard, vice-président de l’AFIPA, craint que la fin des marques ombrelles et la disparition des noms de fantaisie sur les emballages des médicaments d'automédication ne représentent des freins au développement de ce marché à l'officine.
Alain Guilleminot, président de l’UTIP, s’est félicité, à l'occasion des vœux de son association, du débat lancé sur la prescription pharmaceutique, réclamant que les pharmaciens disposent d'« un arsenal de molécules adaptées et efficaces y compris pour les soins non programmés et pour les cas d’urgence ». Pascal Brossard, vice-président de l’Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA), se déclare, lui, moins optimiste.
Invité par l’UTIP à exposer les différents rôles du pharmacien dans l’automédication, Pascal Brossard a indiqué que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) faisait peser de graves risques sur cette activité qui représente 10 % du chiffre d’affaires de l’officine et 37,2 % dans sa croissance*. La disparition des marques ombrelles, décision de l’ANSM à laquelle les pharmaciens d’officine ne sont pas étrangers, a rappelé Pascal Brossard, constitue « une menace énorme pour l’automédication ». S’il ne nie pas que ce marché aurait nécessité quelques ajustements afin d’améliorer la sécurité de l’utilisateur, la fin de ces produits en officine « aura, certes, des répercussions majeures pour l’industrie, mais aussi pour l’officine », affirme-t-il.
« Ces nouvelles contraintes vont se retourner contre nous tous », prévient-il, faisant également allusion aux nouvelles conditions d’emballage, une deuxième mesure qui devrait être publiée prochainement. « Selon les nouvelles conditions d’étiquetage mises en œuvre par l’ANSM, les marques vont disparaître au profit du principe actif et de la neutralisation de l’emballage. Nous allons droit à la catastrophe puisque cette mesure va causer une grande confusion auprès des patients, mais aussi des équipes officinales », alerte le vice-président de l’AFIPA.
Sans compter que les marques jouent un rôle essentiel, rappelle-t-il, dans le conseil de par leur pouvoir rassurant. Ces deux mesures représentent, selon l’AFIPA, un frein supplémentaire au développement de l’automédication à l'officine.
*Sources AFIPA, chiffres 2015-2016.
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