Le Quotidien du Pharmacien. Vous publiez tous les deux ans une étude sur le marché officinal ; la prochaine paraîtra en juin. Vous avez différencié les pharmacies selon leur positionnement stratégique : valorisation de l’expertise, multispécialisée, promotionnelle et discount. Les pharmacies promotionnelles et discount ont-elles un avenir prometteur ?
Emmanuel Sève. Il y a une montée en puissance d’une logique de grande distribution qui va à l’opposé de ce vers quoi la profession se dirige collectivement pour se viabiliser. Les opérateurs qui prennent ce parti ont une logique rationnelle à court terme.
Cela fonctionne tant qu’ils ne sont pas en concurrence directe avec la GMS, mais ils font du mal aux confrères, et c’est un élément structurant du contexte difficile. Actuellement, ils y gagnent, mais la vision pérenne du métier s’appuie sur les atouts que sont la proximité, la légitimité et la crédibilité en tant que professionnel de santé.
L’avenir est donc aux pharmacies dites « valorisées » et « multispécialisées » ?
Ces pharmacies ont une vision pérenne, mais au stade actuel de la réflexion, la question de la viabilisation de ces nouveaux rôles dans les services reste entière. Cela entre dans une logique d’écosystème où le pharmacien n’a pas forcément le rôle pivot, déjà occupé par les financeurs comme les complémentaires santé, les laboratoires pharmaceutiques ou bien par les pouvoirs publics. Et quid de l’interprofessionnalité, dont les limites réglementaires sont difficiles à visualiser ?
La pharmacie multispécialisée est identifiée comme un pôle de santé incluant des activités hors monopole pharmaceutique. Ce type de pharmacie prend de l’importance car aujourd’hui la notion de taille critique est essentielle. Restera-t-il alors de la place aux pharmacies valorisées qui développent de nouveaux services de santé publique pour lesquels la rémunération n’est pas au rendez-vous ? Il reste des questions en suspens et la première de toutes est de savoir comment tirer profit de quelque chose de vertueux sans financement.
À vos yeux, quelle est la marche à ne pas rater pour le pharmacien engagé dans une vision pérenne à long terme ?
La notion de qualité est le point essentiel, quelles que soient les activités dans lesquelles il s’engage. Ce n’est pas nouveau, certains groupements et pharmaciens ont développé une démarche qualité de longue date, mais c’est une notion qui ne peut plus être ignorée.
Le pharmacien a une obligation exacerbée de professionnalisme, de qualité de toutes ses prestations, et cette qualité doit être visible, signifiée, mise en avant. C’est par la qualité que de nouvelles sources de revenus seront possibles.
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