En dépit d’une nouvelle baisse des volumes délivrés, le chiffre d’affaires augmente au mois de juin grâce aux médicaments très chers, confortant ainsi la rémunération du réseau.
En juin dernier les officines ont délivré 1,21 % moins de boîtes de médicaments qu’un an auparavant. À noter qu’entre 2016 et 2017, cette baisse était plus drastique puisqu’elle atteignait 3,58 points.
Toujours en référence au mois de juin 2017, le nombre d’ordonnances de cinq lignes et plus poursuit lui aussi sa décroissance à – 3,18 %. Il s’infléchit cependant moins qu’entre 2016 et 2017 où la chute atteignait 4,06 %. Quant au volume d'ordonnances, il accuse une baisse de 2,91 points (- 3,20 % entre juin 2016 et juin 2017).
Cependant, comme le souligne l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), en dépit de ces signaux baissiers, le chiffre d’affaires de l’officine est, quant à lui, « en forte hausse » à plus 2,01 %, notamment grâce à l’arrivée sur le marché, au cours des derniers mois, de médicaments très chers. Ces différents facteurs impactent favorablement la rémunération du réseau qui se stabilise.
Cumulé sur les six premiers mois de l’année, cependant, ce résultat est moins bon puisque la rémunération subit une légère inflexion de 0,48 %, équivalant à une perte de près de 12,4 millions d’euros pour l’ensemble du réseau. Pour autant on est loin de la régression de 3,41 % enregistrée un an auparavant (premier semestre 2017 vs premier semestre 2016)*.
L’USPO veut par ailleurs voir, dans ces six premiers mois écoulés, d’autres signaux encourageants telle la hausse de 106,6 millions d'euros du chiffre d’affaires, soit 0,84 % de plus qu’au premier semestre 2017. Et ce en dépit d’une baisse globale du nombre d’unités vendues (-1,62 %), le nombre d’ordonnances ayant régressé de 3,10 % entre le 1er janvier et le 30 juin par rapport à la période de référence de l’année dernière. Celui des ordonnances de cinq lignes et plus, est quant à lui en retrait de 2,83 %.
Le nouveau mode de rémunération jouerait-il donc déjà son rôle d'amortisseur ? C'est en tout cas ce qu’analyse l’USPO, « la rémunération par unité délivrée est, pour les 6 premiers mois de l'année en hausse de 1,16 %, et par ordonnance de 2,5 % alors qu'elle était en baisse continue depuis plusieurs années ». Même si le gain de marge de la réforme en cours « n'aura pas été suffisant pour compenser la perte des honoraires de dispensation de 1 euro à la boîte », il a permis d’atténuer, toujours selon l'USPO, les effets « des 21,4 millions d'unités non délivrées qui ont entraîné une perte d'honoraires d'au moins 21,4 millions d’euros ».
Pour l’USPO, la réforme en cours donne d'autant plus les preuves de son efficacité que « nous enregistrons une perte d'unités délivrées divisée par 1,5 par rapport à l'an dernier, pour une perte de rémunération divisée par 7,5, malgré les baisses de prix ». Par conséquent, « les pertes enregistrées sont uniquement dues aux pertes d'unités délivrées », conclut le syndicat qui rappelle « en 2015, année de mise en place de l'honoraire, nous enregistrions une perte de 22,6 millions d'unités délivrées, entraînant une perte de 118,4 millions d’euros, soit quasiment 10 fois plus ».
* Sources IQVIA Pharmastat
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