Dédales administratifs, jungle fiscale, inexpérience managériale, la première installation mobilise des compétences que tous les étudiants ne maîtrisent pas. D’où l’importance d’anticiper son installation comme l’a proposé la Fondation Bordeaux Université en organisant une soirée d’information qui a réuni témoignages de jeunes installés et conseils d’experts (Ordre, université, assurances).
Pour les pharmaciens, Cécile Le Bournonnec a présenté son parcours : « J’ai toujours eu le projet de m’installer mais, compte tenu des sommes en jeu, j’ai dû attendre dix ans avant de le réaliser. »
Diplômée en 2005, elle travaille comme assistante avant de se lancer en 2012, vers l’installation : « J’ai rencontré l’Ordre et visité des affaires, avant de trouver, en 2015, celle qui me convenait, à Léognan, en Gironde. J’ai choisi cette officine après étude de son prix, de son chiffre d’affaires, mais aussi de son environnement médical (médecins, kiné, infirmières…). J’ai travaillé trois mois et demi dans la pharmacie avant de racheter les parts d’un des deux associés. J’ai alors établi un prévisionnel avec un expert-comptable et négocié le prix directement avec le vendeur. Pour la transaction, je me suis fait assister d’un avocat fiscaliste, car la reprise d’une officine est un dossier très complexe. »
Elle accomplit ensuite les démarches classiques : banque, assurances, protection sociale, prévoyance… « Tout s’est passé assez simplement, indique-t-elle, car tout au long de la procédure, j’ai été très bien épaulée par l’Ordre. » Si bien que, à peine installée, elle envisage déjà la prochaine étape : « D’ici à 4 ou 5 ans, j’aimerais racheter les parts de mon associé, lors de son départ à la retraite. » On le voit, elle n’a rien laissé au hasard pour avoir « sa » pharmacie, même si elle reconnaît : « l’important, dans ce type de transaction, est de bien savoir lire un bilan. Et ça, je n’y étais pas préparée. »
« L’université aborde désormais ces questions en 4 et 5e année, souligne Patrick Saint Yrieix, trésorier de l’Ordre des pharmaciens d’Aquitaine et président des maîtres de stage. Je me félicite de votre parcours ; d’autant que les jeunes installés ont une visibilité médiocre sur l’avenir de l’officine et des engagements financiers longs à honorer. J’invite aussi les étudiants à profiter du dernier stage de 6 mois pour déterminer l’officine qui leur convient (ville, milieu rural, en association ou non…). »
Garde-fous
Dominique Favre, directeur de la communication chez Interfimo, rappelle les différents types de sociétés d’exercice (SNC, SEL…) et insiste sur deux garde-fous pour préserver l’avenir d’une installation en association : « Il est indispensable d’écrire un règlement intérieur (rémunérations, gardes, vacances…) et un pacte d’associé définissant ce qui se passe en cas de décès ou invalidité. Car si au début on s’entend bien, avec le temps des dissensions peuvent apparaître… »
* Créée en 2009, la fondation rassemble entreprises, institutions, particuliers, associations qui participent au financement d’activités de recherche, de formation et de diffusion des savoirs.
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