« LA CARAC annonce pour 2011 des taux de rendement nets de ses garanties, d’assurance-vie en euros identiques à ceux de 2010 : 4 % pour Entraid’Épargne Carac, 3,90 % pour Compte Épargne Carac, Compte Épargne Famille et Carac Profiléo (support Sécurité libellé en euros). » L’annonce de mi-décembre de la mutuelle d’épargne Carac fait figure de double exception dans le paysage de l’assurance-vie de 2011 : non seulement les rendements sont généralement à la baisse, mais ils vont certainement tourner autour de 3 %. Hervé Bouclier, un ancien de la MACSF devenu directeur général d’ACMN Vie depuis le printemps 2011, ne s’en est d’ailleurs pas caché dans la présentation du bilan 2011 de son nouveau groupe : « Conformément à nos prévisions, et à l’image de l’ensemble du marché, l’année 2011 se traduit par une baisse du rendement de nos fonds en euros. En effet, le rendement brut des fonds en euros dépend du rendement d’un portefeuille de placements financiers, investi notamment en obligations, actions et titres immobiliers. En 2011, les rendements des actifs obligataires, plus volatils, ont poursuivi leur tendance globale à la baisse, notamment au second semestre avec un nouveau plus bas historique à 2,45 % pour l’OAT 10 ans ; et les composantes actions n’ont pas contribué de manière positive au rendement de nos investissements, l’Euro Stoxx 50® ayant baissé de 17,05 % au 31 décembre 2011. »
Les premiers taux publiés.
Cette année plus que les autres, la politique de taux semble avoir été un véritable casse-tête pour les assureurs. Au final, deux stratégies les différencient : certains assureurs préfèrent jouer la carte de la prudence en ces temps incertains, quitte à baisser drastiquement leurs rendements ; d’autres veulent contrer le risque de décollecte et se refusent à annoncer une trop forte baisse.
Quid d’un des contrats phares du monde médical, le RES de la MACSF ? Un taux de 3,65 % net sera servi pour l’année 2011... contre 4,05 % en 2010. La chute est sévère, d’autant plus que 30 % des réserves qui avaient été mises de côté ces dernières années en prévision des temps difficiles, ont été sollicitées pour pouvoir servir un tel taux. « Par rapport à 2010, nous avons allégé notre exposition sur les pays périphériques européens, explique l’assureur. À fin décembre 2011, l’investissement sur les pays périphériques – Grèce, Irlande, Italie, Portugal et Espagne – représente 4,29 % de l’actif total en prix de revient, et reste tout à fait gérable. » Pour ceux qui s’étaient tournés vers les multisupports de la MACSF, sachez que leur performance est comprise entre 3,40 % et 3,70 % en 2011 contre 3,80 % à 4,10 % en 2010. Et que la performance du fonds en euros du contrat de retraite loi Madelin s’élève à 3,80 % en 2011 contre 4,20 % en 2010.
Autre acteur important du marché à avoir déjà publié ses taux : l’Afer, qui veut faire oublier la mauvaise passe dans laquelle il se trouve (pour la première fois depuis 2002, l’épargne gérée sur le contrat Afer accuse un léger recul à 45,5 milliards d’euros, contre 45,9 milliards en 2010) et annonce 3,43 % de rendement (contre 3,52 % en 2010), sous le slogan « le refuge pour votre épargne ».
L’assureur ACM Vie (Groupe Crédit Mutuel) a également communiqué ses taux : on retiendra par exemple 3 % (contre 3,1 % en 2010) pour ACMN Avenir Pro et 3,2 % (contre 3,4 % en 2010) pour ACMN Horizon patrimoine, deux contrats distribués par le Crédit Mutuel Nord Europe. « Dans ce contexte difficile et face à des éléments extérieurs défavorables, ACMN VIE a tiré son épingle du jeu : sa gestion d’actifs pérenne, privilégiant la prudence et la sécurité, se reflète dans son exposition aux dettes souveraines, hors État français, qui est l’une des plus faibles du marché, avec 1,2 % de l’encours géré au 31 décembre 2011 », explique Hervé Bouclier.
Chez Mutavie (groupe Macif), le Livret Vie peine avec 2,85 % tandis qu’ActiPlus offre 3,45 % ; les deux contrats promettent déjà un minimum de 2,25 % pour 2012 (sachant qu’ActiPlus avait promis pour 2011 un minimum de 2,40 % et finalement servi 3,45 %).
Entre décollecte et incertitudes.
Chez les assureurs, le temps n’est décidément plus au beau fixe. Depuis septembre 2011, la collecte nette est négative. Autrement dit, globalement, les souscripteurs retirent davantage de leurs contrats qu’ils ne versent : –1,8 milliard en septembre 2011, –1,5 milliard en octobre, –?3,2 milliards en novembre 2011. Pour autant, la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) se veut optimiste : sur 2011 (tout du moins au regard des résultats déjà connus des onze premiers mois de l’année, les chiffres de décembre n’étant pas encore tombés), le montant des cotisations collectées s’élève à 115,1 milliards d’euros, tandis que les prestations s’élèvent à 100,7 milliards d’euros. Soit une collecte nette entre janvier et novembre 2011 positive, qui s’établit à 14,4 milliards d’euros. Autre point positif avancé par la FFSA : « L’encours des contrats d’assurance-vie (provisions mathématiques + provisions pour participation aux bénéfices) progresse de 3 % sur un an et s’établit à 1 370,8 milliards d’euros. »
Enfin, il existe un autre nuage dans le ciel de l’assurance-vie : la difficulté en ces temps troubles de prendre les bonnes décisions en termes d’investissements. Car, à l’heure actuelle, personne ne sait si l’avenir sera à la stagnation, l’inflation ou même à la récession. Difficile donc de se positionner. Une seule chose est certaine : les assureurs devront être réactifs pour saisir des opportunités qui leur feront grappiller quelques points de rendement. D’où la décision de certains d’entre eux de réduire leurs durées d’engagement sur les obligations, dans l’espoir d’éventuellement profiter d’une possible future remontée des taux...
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