ÉTABLIR un plan de financement pour décrocher les prêts nécessaires à l’acquisition d’une officine suppose d’abord de connaître quelques règles. La première d’entre elles, partagée par de nombreux spécialistes, est de financer les immobilisations du fonds par des capitaux permanents, c’est-à-dire par votre apport personnel et des emprunts à long terme, et non pas par des crédits à court terme. Ensuite, il faut prévoir le financement du besoin en fonds de roulement. Celui-ci, autant que faire se peut, doit également être financé par des capitaux permanents. Troisième règle : prévoir le financement des besoins de trésorerie, qui correspondent au décalage existant entre les dates d’achats et d’acquisitions dans l’officine et les dates auxquelles les ressources nécessaires pour les financer sont perçues. Ces besoins de trésorerie sont financés par des crédits à court terme, des découverts ou des facilités de caisse. Quatrième règle : vous devez disposer d’une capacité d’autofinancement suffisante. La capacité d’autofinancement, c’est celle qui doit vous permettre de rembourser vos emprunts, de vous développer et de dégager des bénéfices pour vivre. Enfin, le banquier jugeant un dossier de financement d’après certains ratios, vous devez connaître les principaux d’entre eux de façon à essayer de les respecter. Par exemple, le montant des emprunts à long terme doit en principe être limité à 60-70 % du montant hors taxes des besoins totaux, et le remboursement des emprunts ne doit pas dépasser 50 % (au maximum) du montant de la marge brute d’autofinancement prévisionnelle. Mais d’autres banquiers considèrent aussi que le montant des prêts à long terme ne doit pas dépasser la valeur des éléments du fonds et des autres investissements prévisibles, sans que cette valeur excède 100 % du chiffre d’affaires de la première année.
L’étude financière.
Le projet d’acquisition doit donc permettre de mettre en évidence sa cohérence financière. Établi pour les trois premières années au minimum, ce projet doit faire apparaître, finalement :
- un compte de résultat prévisionnel : les produits d’exploitation doivent être suffisants (et même davantage…) pour couvrir les charges ;
- un bilan : il définit le patrimoine de l’officine et montre comment celui-ci a été financé ;
- un plan de financement : les ressources doivent être équilibrées par rapport aux besoins ;
- un plan de trésorerie présenté mois par mois (les encaissements doivent permettre de faire face aux dépenses).
Il faut également faire apparaître le seuil de rentabilité de l’affaire (le « point mort ») selon trois hypothèses : haute, moyenne et basse.
Par ailleurs, un dossier de financement doit être également un dossier clair et lisible. En pratique, il doit comprendre trois grands chapitres :
- la présentation des hommes (si vous rachetez des parts de société, vous devez présenter les autres associés), du marché local et des facteurs locaux de commercialité, de la rentabilité attendue ;
- la présentation du financement lui-même ;
- le dossier juridique (les raisons du choix entre SEL et SARL, par exemple).
Au total, avant de solliciter un prêt, il est nécessaire de bien identifier ses besoins et ses ressources, de ne pas surévaluer les résultats escomptés et de ne pas sous-estimer les dépenses et les investissements. Quand c’est possible, il est conseillé aussi de présenter le maximum de garanties.
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