« Avec 1 250 annonces de pharmacies en vente sur un marché estimé à 4 000, nous sommes devenus le site incontournable des transactions d’officines », indique Guillaume Campo, fondateur de ouipharma.fr.
Ce jeune pharmacien bordelais de 30 ans, passé par l’École Supérieure de Commerce de Paris (master entreprenariat), a travaillé trois ans dans une start-up parisienne du secteur de la santé connectée, avant de se lancer dans l’Internet, presque par hasard : « Avec ma compagne (pharmacienne) nous avions décidé de revenir à Bordeaux pour acheter notre première officine. À partir de là, j’ai galéré pendant deux ans à chercher, regarder les annonces du Bon Coin, appeler des pharmacies où l’on n’est pas toujours bien reçu, rencontrer des transactionnaires qui vous rappellent ou pas, passer des heures au téléphone… pour un maigre résultat. »
Entre-temps, il retrouve à Bordeaux son ami Aurélien Filoche, ancien de l’ESCP, qui a une solide expérience du Web : « Nous avions déjà envisagé de travailler ensemble sur des projets de start-up, et tout à coup j’ai compris que l’idée était là : créer le premier site qui centralise les annonces de pharmacies à vendre. » Et simplifie le parcours du combattant de l’acheteur d’officine.
Une centaine de mises en relation par mois
Aussitôt, les deux hommes bricolent un site prototype, recueillent une douzaine d’annonces, mais ils cherchent l’excellence. Alors, Guillaume Campo suit à une formation pour maîtriser la création de son site qu’il dote des meilleurs outils : « Notre plateforme utilise les mêmes technologiques que Airbnb », précise-t-il.
Pour étoffer son portefeuille d’annonces, il contacte les transactionnaires. Six des plus importants cabinets français deviennent ses partenaires et déposent leurs offres sur ouipharma.fr qui atteint, en mai dernier, 1 250 annonces en ligne et réalise une centaine de mises en relation par mois.
Les annonces sont classées par région et chiffre d’affaires, mais pas par prix : « Le prix, la transaction, ce n’est pas notre domaine, précise Guillaume Campo. Notre cœur de métier, c’est l’annonce et la mise en relation. De même, nous refusons pour le moment, toute publicité. Nous voulons rester neutres, offrir une solution globale, des conseils et des services d’accompagnement à l’installation et à la vente. »
Le site optimisé, lancé en février, propose en effet des conseils pratiques pour faciliter la transaction (en 7 étapes clé), des outils de mesure de la visibilité des annonces, une messagerie instantanée et des outils de partage de données acheteur/vendeur… À l’avenir, il devrait ouvrir un blog sur la transaction d’officines, et recruter deux spécialistes du webmarketing et de la communication pour améliorer son référencement par les moteurs de recherche.
69 à 119 € d’abonnement mensuel
En pratique, ouipharma.fr est gratuit pour les acheteurs (inscription obligatoire). Le vendeur, lui, paie un abonnement mensuel de 69 € (simple annonce en ligne) à 119 € (avec campagne de communication sur Facebook et Google).
Pour l’heure, le chiffre d’affaires généré est modeste (300 000 à 500 000 € en première année) mais les deux créateurs entendent le développer en augmentant leur nombre d’annonces, avec la trentaine de transactionnaires avec qui ils ne travaillent pas encore. Ils étudient aussi d’éventuels partenariats avec des créateurs de sites Web pour officines, des agenceurs, des experts-comptables…
« L’objectif est de faire de ouipharma.fr une entreprise reconnue, pérenne… et d’en vivre ; même si j’ai conscience que cela reste une niche », déclare Guillaume Campo, qui n’a pas renoncé à acheter sa première officine, quitte à mener une double vie, entre Web et comptoir.
Près de 40 % du chiffre d’affaires
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