Une Messagerie immédiate sécurisée de santé (MISS) est expérimentée depuis mi-décembre sur le bassin d’Armentières (Nord) pour relier les professionnels de santé des neuf URPS du Nord-Pas-de-Calais, et leur permettre de communiquer entre eux. « L’idée revient à Jean-Marc Lebecque, qui était alors président de l’URPS pharmaciens, rappelle Bertrand Demory, médecin généraliste à Armentières, membre du bureau de l’URPS médecins. Il me faisait part des difficultés que rencontraient les pharmaciens pour contacter un médecin, pour adapter ou modifier une posologie. Peu de médecins donnent leur numéro de portable, ou répondent. »
« C’était il y a deux ou trois ans, se souvient Jean-Marc Lebecque, et il fallait encore installer la confiance entre URPS, et c’est une belle histoire qui a démarré sur le chemin entre l’Agence de santé et la maison des URPS, à Lille. Bertrand Demory, comme moi, avions envie de donner du concret pour tous les professionnels de ville. Il est revenu plus tard avec une idée, qui a tout de suite intéressé les neuf URPS. »
Après huit mois de recherche et développement, pour un coût de près de 60 000 euros, financé par les quatre unions dotées d’un budget (médecins, pharmaciens, kiné, infirmiers), est née MISS, adossée à la messagerie cryptée Apicrypt, créée par des médecins en 1996, et qui met en réseau 60 000 professionnels chaque année.
De façon simple, sur un smartphone ou une tablette, un professionnel de santé se connecte à un autre professionnel en saisissant son nom, son prénom, et son lieu d’exercice (un seul doublon est apparu sur l’ensemble de l’ancienne région Nord-Pas-de-Calais). Le projet a d’emblée été porté au niveau national. Le professionnel demandeur formule sa question, une modification de posologie de la part d’un pharmacien à un médecin, le détail d’une plaie pansée de la part d’un médecin à une infirmière, par exemple. Le professionnel interrogé répond immédiatement, ou plus tard. « On en découvrira les usages au fur et à mesure, assure Bertrand Demory. Quand Michelin a inventé le pneu, la voiture n’existait pas. On commence à Armentières, et ce sera comme le vélo belge : s’il est utile, il tient débout. »
Messagerie cryptée
La messagerie est cryptée et avance point à point. Elle retiendra les flux, les tuyaux, mais pas le contenu des messages. Les dossiers des patients ne seront pas apparents sur la messagerie, dont la lecture est instantanée, mais des éléments de dossier peuvent être ajoutés. Une infirmière peut ainsi photographier une plaie chronique, la communiquer au médecin qui n’a pas à défaire et refaire le pansement. « Cela se fait déjà aujourd’hui, mais seulement de la part d’infirmières qui ont le numéro de portable d’un médecin. »
Le service MISS est gratuit et offert aux utilisateurs d’Apicrypt. Les autres professionnels pourront en disposer pour un abonnement annuel de 20 euros. Le CHRU de Lille a souscrit un millier de licences groupées, le centre hospitalier de l’université catholique de Lille également, et toutes les cliniques privées seront démarchées, mais « de personne à personne ». Il est aussi envisagé d’étendre le service au secteur médico-social. Toutes les URPS logent dans le même bâtiment à Lille, ce qui a fluidifié les relations après les réticences initiales. Les différents Ordres ont déjà été informés, mais de façon encore informelle. Après la phase d’expérimentation d’Armentières, ils le seront officiellement, « si le vélo belge s’avère utile ».
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