La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) lance une vaste campagne de communication pour sensibiliser le grand public et les élus sur les risques qui pèsent actuellement sur le réseau officinal.
Les piliers de l'officine semblent de nouveaux menacés, entre l'Élysée qui s'intéresse de près aux professions réglementées et l'Autorité de la concurrence qui auditionne actuellement les représentants de la profession dans le cadre d'une enquête sectorielle sur le fonctionnement de la concurrence dans le secteur du médicament (voir notre article « abonné »). Mais la FSPF s'inquiète aussi des mesures préconisées par la Cour des comptes : réduction de moitié du réseau pharmaceutique, remise en cause de la politique d’incitation de la substitution générique, fin du monopole pharmaceutique, ouverture du capital (lire notre article « abonné »). Si l'on applique les recommandations des magistrats de la rue Cambon, ce ne sont pas moins de 10 435 pharmacies qui mettront la clé sous la porte.
Dans ce contexte, la FSPF va donc lancer dès la semaine prochaine une grande campagne de sensibilisation des Français et des élus locaux sous le slogan « En France, 1 pharmacie sur 2 va mourir ».
Deux modèles d'affiches vont être proposés aux officinaux, explique David Pérard,
président de la commission Communication de la FSPF. Les pharmaciens installés dans une grande ville (Paris, Lyon et Marseille) sont invités à apposer une affiche symbolisant la destruction de la croix verte. Dans le reste de la France, les titulaires pourront accrocher dans leur vitrine une affiche alertant sur le risque de désert pharmaceutique. Le syndicat s'engage à mettre à disposition de ceux qui le souhaitent des affiches sans logo de la FSPF. Sur la base de la logique mathématique appliquée par la Cour des comptes, la FSPF estime que dans une vingtaine de départements français*, il resterait moins de 28 pharmacies. « Une personnalisation des affiches est prévue », indique David Pérard. Par exemple, pour la Lozère « Vous imaginez 6 pharmacies en Lozère ? Nous non ! ».
Au-delà de la campagne d'affichage, le syndicat va adresser un courrier à l'ensemble des maires de l'Hexagone. Les titulaires pourront également envoyer une lettre à leur maire, leur député et leur sénateur.
La campagne sera relayée sur les réseaux sociaux (hashtag #1pharmaciesur2vamourir) et via un site Internet spécialement créé pour l'occasion et sur lequel les internautes pourront connaître le nombre de pharmacies restantes dans leur département.
« J'en appelle à la ministre de la Santé quant à la sécurité de la dispensation des médicaments », déclare Philippe Gaertner. « Il s'agit de maintenir un accès des patients aux pharmacies et à un pharmacien indépendant », ajoute le président de la FSPF.
*La Lozère, la Creuse, le Cantal, le Lot, la Haute-Marne, la Corse, l'Ariège, les Hautes-Alpes, le Territoire de Belfort, la Haute-Saône, la Meuse, le Jura, la Nièvre, les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Pyrénées, l'Indre, les Ardennes et le Gers.
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