Philippe Gaertner, président de la FSPF*
Au lendemain de la remise du rapport de l’IGAS, Philippe Gaertner joue la prudence. « Il n’y aura pas de commentaire à ce stade », lance le président de la FSPF, qui souhaite d’abord éplucher les conclusions des inspecteurs avec les membres de son conseil d’administration. Certes, certains aspects semblent d’ores et déjà lui déplaire, telle l’idée d’autoriser la vente de médicaments sur Internet. D’ailleurs, fait-il remarquer, « les inspecteurs ne sont pas d’accord entre eux, du coup ce paragraphe est hors jeu ». Mais le plus urgent à ses yeux est que Xavier Bertrand donne enfin le feu vert à l’ouverture des négociations pour la nouvelle rémunération. « Ce que j’attends, c’est la réaction du ministre, explique Philippe Gaertner. Car il ne faudrait pas qu’il ne se passe rien. »
Gilles Bonnefond, président de l’USPO*
La bonne nouvelle pour Gilles Bonnefond, c’est que désormais les négociations vont pouvoir démarrer. En revanche, quand on lui parle du contenu du rapport de l’IGAS, le président de l’USPO semble moins enjoué. « Il est décevant, estime-t-il. Les propositions des inspecteurs répondent davantage aux craintes des autres professionnels de santé qu’aux ambitions des pharmaciens, le volet métier confirmant simplement les orientations prises par la loi HPST et le rapport Rioli. Au total, cela nous aura fait perdre un an pour entamer les négociations. » En ce qui concerne le chapitre économique, le président de l’USPO observe que l’IGAS souhaite renforcer la rémunération à l’honoraire. Toutefois, « il est clairement indiqué que la transformation de la marge s’effectuera à périmètre constant de ce qu’elle représente aujourd’hui, alors que, pour nous, la rémunération des nouvelles missions doit être une source de revenus supplémentaires, déplore-t-il. Cela ne me convient pas du tout ».
Gilles Bonnefond est encore plus remonté contre l’idée d’ouvrir le capital des officines à des non-pharmaciens ou d’autoriser les confrères à devenir propriétaires d’un nombre illimité de pharmacies.
« C’est un dérapage qui relève du délire », affirme-t-il. Car, pour lui, « c’est fermer la porte aux jeunes diplômés et aux adjoints ».
Autre incohérence à ses yeux : la vente de médicaments sur la Toile. « Les inspecteurs ont une position complètement contradictoire, analyse-t-il. D’un côté, ils estiment qu’il faut maintenir un maillage territorial, et, de l’autre, ils préconisent le commerce de spécialités sur Internet tout en reconnaissant que cela risque de déstabiliser de réseau. » Reste une satisfaction pour lui, le projet d’exonérer certains actes pharmaceutiques de la TVA.
Frédéric Laurent, président de l’UNPF*
Sentiment mitigé également pour Frédéric Laurent. « On peut se féliciter que ce rapport re-connaisse le rôle du pharmacien dans la chaîne de soins », indique ainsi le président de l’UNPF. Mais pour le reste, tout n’est pas parfait. « Sur les 37 propositions, un tiers est largement loin de nous satisfaire », calcule-t-il. Et de rappeler que son syndicat ne souhaite pas, par exemple, la fin complète de la rémunération à la marge et s’oppose à la vente de médicaments sur Internet et à l’ouverture du capital à des non-pharmaciens.
Ce rapport présente « des incohérences, des contradictions, et pose plus de questions qu’il n’apporte de réponse », estime Frédéric Laurent. Quoi qu’il en soit, le président de l’UNPF relativise : « Il ne s’agit que d’un rapport à partir duquel des discussions vont s’ouvrir. » Les regards se tournent désormais vers Xavier Bertrand, invité par l’ensemble de la profession à engager rapidement des négociations pour une nouvelle rémunération.
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