SAVEZ-VOUS quel est le comble du geek* qui veut décrocher ? Se soigner en avalant des puces électroniques ! Ce qui pourrait ressembler à une mauvaise plaisanterie est en fait l’aboutissement d’une recherche scientifique des plus sérieuses qui sera prochainement testée au Royaume-Uni. Le projet, conçu par la start-up californienne Proteus Digital Health, propose de faire avaler au patient (plutôt chronique que geek) un condensé d’électronique intégré à son médicament. Un comprimé de technologie, en quelque sorte ! Il s’agit en fait d’incorporer au comprimé médicamenteux un microcapteur - une puce miniature de la taille d’un grain de sable -, composé de matériaux conducteurs, cuivre et magnésium et dépourvu de batterie. Lorsque le comprimé arrive dans l’estomac, la puce est activée au contact des sucs gastriques. Elle envoie alors un signal qui sera capté par un patch collé sur le bras du malade (à remplacer chaque semaine). Ce patch, ou bracelet récepteur/émetteur, enverra lui-même par bluetooth les informations reçues vers un smartphone ou une tablette.
Il ne reste plus au smartphone qu’à envoyer, par SMS ou courriel, à l’ordinateur du médecin traitant les données de prises du médicament en temps réel. L’objectif du dispositif est bien sûr de remédier aux dégâts de la non-observance des traitements. Et le défi est grand, car celle-ci concernerait, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), presque un malade sur deux ! Combien coûtera l’ajout de ce microtraceur électronique à chaque unité de prise ? Personne ne le sait encore exactement. Ce qui est sûr, c’est que ce mouchard de l’observance pourrait rapporter gros en terme d’efficacité thérapeutique.
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