Pionnier de la vente en ligne de médicaments en France, le pharmacien de Caen (Calvados) Philippe Lailler ne s’attendait pas à rencontrer autant d’obstacles sur son chemin. Plus de cinq ans après avoir lancé son site de médicaments en ligne, il bataille toujours pour assouplir l’encadrement dans ce domaine.
« Les mécanismes d’encadrement de la vente en ligne de médicaments sont encore très prudents, pour ne pas faire les choses n’importe comment et éviter de déséquilibrer le système en place », analyse Me Hugues Villey, responsable du département droit économique et droit de la santé du cabinet d’avocats BCTG. Résultat, le marché du médicament en ligne est plaqué sur le marché physique de la pharmacie alors que les opérateurs Internet sont avant tout des pure players. « La France a une vision très encadrée des produits de santé. Ce n’est d’ailleurs pas propre à la seule vente en ligne de médicaments, c’est une contrainte que l’on retrouve dans bien des domaines et qui explique pourquoi nombre d’opérateurs ne s’installent pas en France », ajoute Me Villey.
L’avocat pense cependant que cet encadrement va évoluer, au fur et à mesure que les opérateurs sur le marché seront plus structurés, avec une offre sécurisée et organisée. À cela s’ajoute la capacité à répondre aux besoins de la population : « Aujourd’hui, on fait ses courses 100 % comme on le souhaite, sauf quand il s’agit de médicament. Ce n’est pas pérenne car le développement du e-commerce crée des habitudes et des attentes de la part du grand public. » Néanmoins, la France n’est pas prête à décider une ouverture massive de ce marché. D’autant que les instances professionnelles veilleront à préserver le tissu officinal « dans un écosystème global en difficulté ». Si Me Villey considère légitime le combat de Philippe Lailler pour que son entrepôt dédié à son activité en ligne puisse être à 3,6 km de son officine, il comprend aussi que l’encadrement vise à ne pas créer de distorsion entre les pharmacies. « L’Ordre des pharmaciens est très sensible à ce que les évolutions ne créent pas de pharmacies à deux vitesses. »
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin