Le Quotidien du pharmacien. La faculté de pharmacie de Nancy a mis en place une unité d’enseignements sur les objets connectés. De quoi s’agit-il ?
Sophie Pinel. Cette unité d’enseignement (UE) sur les objets de santé connectés est proposée depuis la rentrée universitaire 2015-2016, nous en sommes donc à la 2e année de fonctionnement. C’est une UE obligatoire d’une trentaine d’heures suivie par les étudiants de 6e année en filière officine. Nous avons profité de la réforme des études pour la mettre en place, sous l’impulsion de Madame le doyen Francine Paulus.
Quels sont le contenu et le but de cette formation ?
Le principe premier n’est pas d’inculquer des savoirs, car tout ce qui touche au numérique est très évolutif : ce qui est vrai aujourd’hui peut ne plus l’être dans six mois. L’objectif est avant tout d’ouvrir l’esprit des étudiants, de les sensibiliser au fait que leur métier change et que la révolution numérique les concerne. Ils doivent comprendre que pour s’inscrire dans le temps, ils vont devoir se tenir informés, réaliser des veilles pour rester connectés. Une fois au comptoir, ils devront être capables de répondre à un patient hyperconnecté et comprendre comment l’offre de soins se modifie avec le numérique. Les industriels sont nombreux à développer, à côté de leur produit, de leur médicament, un objet connecté associé, et le pharmacien va devoir se positionner face à ces nouvelles offres intégrées. Les étudiants rencontrent deux intervenants extérieurs, dont au moins un représentant d’industrie pharmaceutique impliquée dans les objets connectés, de façon à ce qu’ils se rendent compte que les objets connectés ne sont pas présents que dans les magazines. Ils doivent réaliser un dossier par petits groupes, sur des sujets que nous proposons, pour qu’ils aient une vue d’ensemble lors de la restitution, sous forme d’une présentation orale.
Quel est l’accueil des étudiants ?
Nous avons tout l’éventail des réactions, de ceux qui sont très réfractaires aux trop enthousiastes qui rêvent du tout numérique, en passant par des comportements plus mitigés. On constate aussi que les étudiants sont très différenciants entre des objets de santé connectés dits « gadgets » et ceux qui peuvent être d’une grande utilité pour les patients. Leur crainte ? Ils se demandent comment s’y retrouver dans l’offre globale pour repérer les objets recommandables par un pharmacien pour leur fiabilité, la sécurisation des données, etc.
Nous serons en mesure de présenter un bilan de cet enseignement en 2018, après trois années complètes de fonctionnement. Nous réfléchissons à élargir la cible étudiante, les objets connectés étant un sujet qui peut aussi intéresser les étudiants des filières industrielle et hospitalière. À l’issue de ces deux premières années d’expérience, nous sommes convaincus que les étudiants en fin de cursus (6e année) sont une cible privilégiée car ils sont, à ce stade, capables de se projeter dans leur futur exercice professionnel et se posent des questions très pertinentes.
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