Les chercheurs en blouses blanches n'ont qu'à bien se tenir ! Car sous le nom de « flipper », ils pourraient désormais rencontrer un sérieux concurrent dans leur course effrénée à l'innovation thérapeutique. Tout de métal vêtu, Flipper peut travailler de jour comme de nuit, sans jamais prendre ni congé payé, ni RTT. Et ses découvertes pourraient être de taille. Il faut dire que Flipper est un robot. Plus précisément, un robot-aspirateur conçu par le Laboratoire d’Informatique, de Robotique et Microélectronique de Montpellier (LIRMM). Ses deux concepteurs viennent de le tester pour la première fois, et avec succès, dans les profondeurs cristallines du Parc naturel marin de Mayotte. Pour cette première mission, il s'agissait d'évaluer la capacité de Flipper à plonger jusqu'à 500 m de fond et à prélever des cônes pour les remonter à la surface. Aspirer des coquillages à fins thérapeutiques ? L'idée peut sembler originale, mais elle n'est pas nouvelle. En effet, diverses espèces de cônes sont connues pour sécréter des venins aux puissantes vertus thérapeutiques. Si les toxines générées par ces venins peuvent être dangereuses pour l'homme quand elles sont combinées, une toxine isolée peut être bénéfique et utilisée dans plusieurs applications médicales. Ainsi en est-il du venin du cône magicien (Conus magus) utilisé pour la fabrication du ziconotide (Prialt), un antalgique plus puissant que la morphine qui s’avère très utile dans le traitement de certaines douleurs chroniques. Les prélèvements effectués par Flipper ont déjà permis d’isoler plusieurs espèces de cônes dont les toxines des venins pourraient être utilisées dans les traitements de maladies neurodégénératives ou encore de myopathies. Les premiers résultats issus de l’étude de ces venins devraient être connus d’ici fin 2017.
Cerise sur le gâteau, le robot, équipé d’une caméra haute définition, capte des images des fonds en temps réel qui serviront à l’amélioration des connaissances sur la biodiversité sous-marine. Combiner la défense des milieux naturels à la recherche thérapeutique, l'idée n'est pas si cône…
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