Antoine Prioux, pharmacien corrézien de 32 ans, lutte à sa manière contre une désertification médicale dans laquelle il voit plutôt des zones mal adaptées que de réels territoires délaissés. Installé depuis 2016 à Bugeat, sur le versant corrézien du plateau de Millevaches, il inaugure une start-up pas comme les autres sous l’enseigne « Papillon », en référence à l’effet éponyme, qu’il ambitionne de développer dans d'autres régions. Sa vocation : l’édition d’un logiciel original réservé aux pharmaciens, qui permettra de faire des économies de santé tout en soignant mieux les patients.
« Ce logiciel sera relié aux logiciels existants des maisons de santé, explique-t-il, en circuit fermé et sécurisé. Je suis en train de le tester sur ma commune, et sur les cinq pharmaciens installés sur le plateau, quatre me suivent. Il a entre autres objectifs d'aider les médecins et se veut vertueux en répondant aux quatre « P » : Prévention, Personnalisation, Participation, Prédiction. »
En fait, cette invention et sa société ne seraient pas nées si Antoine Prioux n’avait pas trouvé en arrivant à Bugeat une structure alors en plein développement, à la croissance et au succès de laquelle il allait largement contribuer. Également basée sur un logiciel, utilisant les outils informatiques et téléphoniques de ses associés, elle a pour forme un pôle de santé virtuel, une « Maison de Santé sans ses murs », réunissant pharmaciens, médecins, infirmiers, kinés, dentiste, au service d’une patientèle d’environ 4 000 résidents. Baptisé « Mille soins sur un plateau » l’ensemble est placé sous les signes de la communauté et du partage, permettant à ses acteurs des accès directs aux dossiers médicaux, aux agendas de chacun d’entre eux, dans une cogestion permanente avec un secrétariat commun.
Au service des patients
« Mille soins », a déjà produit des effets positifs. Comme l’arrivée sur zone de deux médecins généralistes qui n’avaient pourtant pas envisagé jusque-là leur installation dans un secteur où la densité de population est la plus basse de France. Ils ont trouvé efficace cet outil de simplification d’activités médicales, adhérant sans réserve à cet esprit coopératif qui permet un traitement des soins « vertueux ».
Le logiciel en cours de réalisation, en partenariat avec un éditeur spécialisé, sera réservé aux seuls pharmaciens, mais il aura pour vocation de s’adosser ensuite aux logiciels de Maisons de Santé existants sur le marché, à l’égal de « Mille Soins ». Avec l’accord des patients, l’officine aura un accès direct à leurs ordonnances, ce qui permettra une préparation anticipée de leur délivrance. Il servira également à la gestion des stocks, à l’organisation du travail, à la prise de rendez-vous confidentiels et à l’accueil des intéressés.
« Nous mettons en place dans notre officine un bureau dédié, révèle Antoine Prioux, mais nous ne sommes pas une vraie start-up, car notre but n’est pas de faire fortune en vendant des produits. Nous souhaitons que les pharmaciens qui achèteront ce logiciel soient propriétaires de leur outil, mais pour en assurer la production nous allons réfléchir à un statut qui sera vraisemblablement une coopérative en intérêt collectif. Nous ne sommes qu’au début, et peut-être au commencement de la fin des déserts de santé. »
Le prix de ce logiciel n’est pas pour l’instant fixé. Sa production devant commencer dans les mois à venir.
Pour en savoir plus : Antoine Prioux. 05 55 95 50 14. Antoine.prioux.pharma@gmail.com.
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