CÉDRIC O’NEILL, l’un des fondateurs de la plate-forme de vente en ligne 1001pharmacies.com, n’en démord pas, les règles encadrant la vente de médicaments sur Internet en France sont trop restrictives. « L’Union européenne a imposé à la France de légiférer la vente en ligne de médicaments sous peine de lourdes sanctions financières. Cependant, tout a été fait pour verrouiller et restreindre a maxima les possibles qu’offre ce nouveau canal de distribution. Notamment en empêchant - comme c’est le cas aujourd’hui - nos pharmacies partenaires de vendre le moindre médicament sur 1001pharmacies.com ! » explique-t-il. En fait, il souhaiterait avoir la possibilité de créer un site de commerce en ligne de produits de santé, qui regrouperait plusieurs centaines d’officines. D’autant que, selon lui, très peu de pharmacies ont les moyens de développer leur propre site Web. Mais la législation française est très claire, un site de vente en ligne de médicaments doit être obligatoirement adossé à une officine de « briques et de mortier ». 1001pharmacies.com a, semble-t-il, quelque peu cherché à contourner la loi en proposant non pas des spécialités pharmaceutiques à la vente, mais un service de livraison de médicaments sur son site.
Une vente illégale de médicaments ?
L’initiative a déplu à l’Ordre des pharmaciens, qui vient d’assigner en référé la plate-forme « pour tenter de faire requalifier son nouveau service de livraison de médicaments, en vente illégale de médicaments sur Internet », affirme Cédric O’Neill.
« Sous prétexte de livraison à domicile 1001pharmacies.com se livre à la vente de médicaments sans être inscrit à l’Ordre », argumente la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Isabelle Adenot, qui reproche également à 1001pharmacies.com de ne pas faire appel à un hébergeur de données de santé agréé. Au regard de ses éléments, « nous ne pouvions pas rester les bras croisés », explique-t-elle. Cédric O’Neill parle, lui, d’attaques répétées contre sa société et estime que c’est par peur de voir le monopole des pharmaciens remis en cause à termes, que les instances françaises préfèrent ne rien faire, légiférer tout en mettant des barrières infranchissables et surtout ouvrir la porte à tous les concurrents européens qui profitent du marasme ambiant. Selon lui, « à défaut d’évolution, les sites illégaux prendront le marché de la vente online de médicaments ». L’affaire doit passer devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris le 30 juin. Le juge tranchera.
La sécurité avant tout.
« Sous prétexte d’innovation, on ne peut pas s’affranchir de la sécurité des internautes », estime pour sa part la présidente de l’Ordre, qui rappelle qu’elle a également porté plainte contre des sites illégaux et, devant la chambre disciplinaire, contre des confrères dont les sites faisaient des propositions douteuses. Certains pousseraient, par exemple, à la consommation de médicaments, tandis que d’autres avanceraient des équivalences thérapeutiques inadaptées. « Nous agissons pour que les sites Internet de pharmaciens soient des lieux de confiance », souligne Isabelle Adenot, tout en rappelant que la meilleure garantie pour le patient d’avoir à faire à un site autorisé est de le vérifier sur le site du ministère de la Santé ou de l’Ordre. En effet, à ses yeux, le logo d’identification des sites agréés de la commission européenne, qui doit être présenté dans une quinzaine de jours, est certes « une bonne chose », mais ne représente pas une garantie suffisante.
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