ALORS QUE le mécontentement gagne la profession, Jean Ducros, titulaire dans le Val de Marne, a décidé de fédérer les confrères en leur laissant la parole sur une page Facebook dédiée aux « Pigeons Pharmaciens ». Créée en octobre 2012 alors que les discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2013 battaient leur plein, cette page affiche une forte activité à l’aube du PLFSS 2014. « Rémunérées sur leurs ventes, les 22 600 pharmacies de France qui assurent le maillage du territoire (...) subissent de plein fouet les mesures du PLFSS successives sans contrepartie, assurant en bons élèves, les avances de frais, la mise en place des mesures d’économie de santé, voyant leurs marges diminuées au point d’être non viables (...) Avec le PLFSS 2014, le processus continue et le nombre de pharmacies qui disparaissent va augmenter, entraînant des déserts pharmaceutiques », lit-on en préambule.
Aujourd’hui, les pigeons pharmaciens ne sont pas encore un groupe structuré juridiquement, bien que la réflexion soit en cours. Néanmoins, ils se disent prêts à relayer toute action pour se faire entendre. C’est pourquoi ils se sont immédiatement ralliés à Jean-Patrice Folco, titulaire en Isère, lorsqu’il a décidé de mettre en place une pétition et d’adresser « une lettre au Président de la République concernant l’état de délabrement de la pharmacie et le risque de disparition de 5 000 emplois induite par le PLFSS 2014, un courrier aux députés de l’Isère, ainsi qu’à Catherine Lemorton, pharmacienne et présidente de la Commission des affaires sociales à l’Assemblée Nationale ». Le but ? « Obtenir des états généraux de la pharmacie. »
Des ambitions communes.
Désormais, il est même question d’une action en justice contre l’État « pour manquement envers la profession » et contre l’assurance-maladie pour contester une « charge administrative croissante ». Cependant, Jean Ducros relativise : « Il faut que nous fassions un choix, c’est stratégique : soit nous menons des actions en justice, soit nous préférons le terrain. Nous ne voulons pas nous lancer dans quelque chose qui se noie dans la masse, d’où notre réflexion sur la façon d’agir. Il est regrettable qu’il soit si difficile de faire bouger notre profession. »
Rien n’est donc arrêté en terme d’actions. Mais les pigeons pharmaciens restent ouverts à toute proposition d’action mobilisatrice. Ils se sont rapprochés de l’Union française pour une médecine libre (UFML), émanation du groupe Les médecins ne sont pas des pigeons. « L’Union a la volonté de rassembler toutes les professions de santé. Elle a prévu une semaine blanche la première semaine de mars ; nous allons donc relayer cette opération pour montrer notre mécontentement. Nous travaillons actuellement pour dégager des ambitions communes. Toutes les professions médicales sont pressurisées par les économies de soins imposées par l’État », explique Jean Ducros. En attendant un plan d’action clair, le pigeon pharmacien invite tous les confrères à se joindre au groupe Facebook, et à exprimer leurs revendications et leurs idées pour être écoutés.
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