QUE PENSENT les pharmaciens, les généralistes, les chirurgiens dentistes, les infirmières, les kinésithérapeutes, les vétérinaires, les biologistes et les radiologues de leur métier ? Sont-ils satisfaits ? Recommanderaient-ils leur profession à un tiers ? Pour le savoir, le CMV Médiforce, filiale de la BNP et spécialiste du financement des professions libérales de santé, a réalisé une enquête auprès de 493 professionnels libéraux de santé. Malheureusement, on constate que les praticiens de santé broient encore du noir, ne donnant à leur situation actuelle que la note de 5,2/10 en moyenne.
Parmi tous les praticiens, ce sont les pharmaciens et les biologistes qui affichent le plus de pessimisme, avec une note de 4,4/10, alors que les infirmières et les généralistes sont les plus positifs quant à leur situation actuelle (avec une note avoisinant 6/10). Ainsi, seulement 27 % des pharmaciens recommanderaient leur profession, score le plus bas de tous les professionnels de santé interrogés. Ce sondage ne fait qu’enfoncer le clou après les résultats tout aussi moroses du « baromètre professionnels de santé » de la MACSF mené en début d’année sur un échantillon de 1 500 soignants. Les pharmaciens se déclaraient les plus insatisfaits de la vie qu’ils menaient (76 %), de leur exercice au quotidien (75 %), et les moins optimistes concernant leur avenir professionnel (61 %)*.
Une lueur d’espoir.
Cependant, l’étude de CMV Médiforce apporte une lueur d’espoir, en laissant entrevoir un avenir plus clément pour les pharmaciens : la situation économique s’améliore (51 % ont constaté une baisse de leur CA en 2014 contre 58 % lors de l’enquête 2013), et les besoins en trésorerie s’atténuent (ils passent de 57 % en 2013 à 34 % en 2014). Cela pourrait être un moment propice pour remplacer du matériel informatique, pallier le remboursement différé d’honoraires par la CNAM ou régler les salaires. Mais pas plus : 45 % des pharmaciens ne souhaitent pas investir au cours des deux prochaines années, alors que les professionnels libéraux de santé, dans leur ensemble, sont seulement 23 % à le penser.
Les pharmaciens sont également les praticiens les plus inquiets, tant à propos de la baisse du remboursement des soins (67 %), de la baisse du nombre de médecins (50 %), de la concurrence sur Internet ou des grandes surfaces, de la désertification médicale et de l’automédication. Seul le poids des contraintes administratives est jugé relativement moins fort. Étant au contact direct du public, ils soulignent également volontiers les difficultés de leurs patients : 47 % affirment qu’ils négocient et 53 % estiment qu’ils repoussent les soins pour des raisons financières.
Internet, le grand danger.
Par ailleurs, pour le pharmacien, Internet représente une concurrence nouvelle qui les touche de plein fouet, avec l’entrée en vigueur, en juillet dernier, de l’arrêté sur la vente en lignes de médicaments, et l’automédication qui en découle. Ainsi, seulement 29 % déclarent que l’impact d’Internet est positif (contre 61 % des praticiens du panel). De plus, on ressent une certaine frilosité à se lancer un site de vente en ligne, une possibilité ouverte aux pharmaciens depuis janvier 2013 : seulement 22 % adhèrent à l’idée.
Malgré ces réticences, les pharmaciens utilisent beaucoup Internet : 94 % d’entre eux sont connectés au moins une fois par jour, 59 % s’informent sur les produits, 49 % se forment en ligne. D’ailleurs, les pharmaciens ne sont pas les seuls à avoir adopté Internet : 82 % des professionnels de santé l’utilisent plusieurs fois par jour dans le cadre de leur activité professionnelle.
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