Alors que l’ordonnance électronique devrait être généralisée à l'horizon 2022, les pharmaciens semblent partagés sur ses avantages au comptoir. En effet, 53,1 % des personnes ayant répondu à un sondage en ligne sur le « quotidiendupharmacien.fr » estiment que l’e-prescription facilitera leur exercice quotidien (273 participants). Et ils sont 46,9 % à penser le contraire !
En particulier, un internaute, Lutetia P., pharmacien, a été séduit après avoir testé l’e-prescription. Un QR code dispensé par le médecin a « permis d’imprimer l’ordonnance et de ne la délivrer qu’une seule fois », raconte-t-il. « J’ai vraiment été surpris et enchanté par la facilité d’utilisation du dispositif. Je le conseille, en tant que patient et pharmacien », déclare-t-il sur « lequotidiendupharmacien.fr ». Pour le Dr Gnon, pharmacien, l’e-prescription peut être intéressante. Elle permettra de « récupérer automatiquement des données des prescripteurs et structures (Finess et RPPS) inconnus ou pas en LGO, de vérifier en amont la capacité du médecin à prescrire le produit en évitant tout rejet a posteriori en officine, estime-t-il. Il n’y aura plus besoin d’ordonnances sécurisées, cela permettra aussi d’éviter le scan des ordonnances. Il y aura aussi moins de falsifications, moins d’erreurs de bénéficiaires, et l’on pourra vérifier facilement le nombre de délivrances. »
Points faibles
En revanche, il faudra être vigilant sur certains points faibles : « la vitesse d’obtention de l’ordonnance électronique sera dépendante d’internet »… Et si les réseaux et serveurs sont en panne ? « Il faudra avoir des systèmes redondants. Par exemple, des serveurs miroirs, des renvois de secours par fax, ou sur serveur téléphonique », propose le pharmacien. Autre écueil : la prescription électronique ne doit pas être la porte ouverte au clientélisme, alerte Francis H., pharmacien. « Le patient est pour l’instant propriétaire de son ordonnance et seul à décider de la pharmacie qui la lui délivrera ». Mais certains « discounters et autres méga boutiques » pourraient trouver une brèche dans le système pour récupérer une patientèle, « il n’y a qu’à voir ce qui se profile déjà avec la télémédecine », enchaîne Pascal, pharmacien.
En France, l’e-prescription accuse du retard par rapport à d'autres pays européens. Elle a fait l’objet d’une expérimentation menée en 2017 par la CNAMTS dans quelques départements. En pratique, le médecin imprime un QR code sur l’ordonnance. Ce code est ensuite lu par le pharmacien qui transmet les données à l’assurance-maladie. En revanche, l’ordonnance papier existe toujours. Mais l’objectif à terme est de s'en passer. Le prescripteur déposerait alors directement sa prescription dans une base de données sécurisée à l’aide de sa carte de professionnel de santé. Le pharmacien accéderait ensuite à cette même base de données à l’aide de la carte vitale du patient et de sa carte de professionnel de santé, avant de délivrer les médicaments.
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