Une petite révolution est en marche dans le monde officinal. Les objets connectés, qui ont déjà franchi le palier des particuliers, s’invitent de plus en plus en pharmacie. S’ils sont souvent simplement vendus en rayon, ce sont parfois des corners entiers qui leur sont dédiés.
Le Dr Xavier Schneider, pharmacien d’officine à Truchtersheim (Bas-Rhin), a jeté son dévolu sur les produits Withings. Le pharmacien présente tout un écosystème composé d’un capteur de sommeil, d’un thermomètre, de tensiomètres de balances et montres connectées, dans un espace dédié au maintien à domicile et à la prévention santé. Enthousiaste, Xavier Schneider voit dans ce type de produits connectés des outils viables dans la prévention santé et le suivi à distance.
Le suivi, un avantage de poids
Ce qui démarque ces outils de produits standards, selon le pharmacien, « c’est le suivi. Ces fonctionnalités connectées vont permettre aux pharmaciens de consulter les données des patients à distance, et d’effectuer des télésoins, de suivre les évolutions des différentes mesures sur la durée, et ce sur plusieurs indicateurs pour prodiguer ensuite les bons conseils. »
Une balance connectée est, par exemple, en mesure de fournir des relevés concernant le poids, l’analyse de masse corporelle, musculaire etc. Ces produits fournissent un panel de données toujours plus large qui, dans certains cas, « peuvent améliorer la détection de symptômes qui nous amènent à orienter un patient vers son médecin. » Xavier Schneider reconnaît néanmoins que l’adoption de ces outils représentera une charge supplémentaire au comptoir et en termes de communication pour le pharmacien. Et ce jusqu’à ce qu’ils n’entrent définitivement dans les mœurs.
Quid de la sécurité des données
L’autre limite ? Les objets connectés traînent une mauvaise réputation en matière de sécurisation des données. La Commission européenne travaille d’ailleurs sur ce sujet afin de durcir les règles destinées aux fabricants de produits numériques. Le 15 septembre dernier, le Cyber ResilienceAct, du commissaire au Marché intérieur Thierry Breton a été présenté devant le Parlement européen. Le texte, s'il est adopté, obligera les fabricants de matériels et de logiciels à renforcer de manière significative le niveau de sécurité de leurs produits.
Données de santé obligent, les attentes en matière de sécurité sont d’autant plus hautes pour les produits dédiés à la santé, auxquelles logiquement, la réglementation RGPD s’applique déjà. En attendant, sur ce point, Xavier Schneider estime que les données de santé doivent être : « hébergées sur des serveurs hébergeurs de données de santé (HDS – censé garantir un haut niveau de sécurité et de maîtrise des incidents, NDLR). Partant de ce principe-là, nous leur faisons confiance », même s’il reconnaît qu’en matière de cybersécurité, le risque zéro n’existe pas.
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