Il y a urgence pour le pharmacien à se positionner comme référent de l’automédication. En effet, bien que plus d’un Français sur cinq estime que son recours à l'automédication augmentera dans les années à venir, le pharmacien n’est paradoxalement toujours pas identifié comme interlocuteur de référence. Comme le révèle une enquête Harris Interactive publiée le 18 octobre*, aujourd’hui, moins de six Français sur dix (59 %) recherchent le conseil du pharmacien en matière d’automédication et 49 % pensent que le digital doit avoir toute sa place dans l’automédication ; 22 % d’entre eux sont d’ailleurs sensibles à la publicité pour ces produits.
Le consommateur Français a du reste les idées bien arrêtées en ce qui concerne sa propre prise en charge de ses pathologies ORL de l'hiver et de ses douleurs. Ils sont 71 % à se déclarer favorables à la vente à l’unité, 76 % même préconisent la vente en dosette « pour éviter la surconsommation et le gaspillage » et 58 % souhaiteraient des boîtes contenant des quantités moins importantes. Côté galéniques, gélule et comprimé à avaler ont la cote (63 % des suffrages), loin devant les effervescents (14 %), les sirops (8 %) et les orodispersibles (6 %).
Comme en écho à la position de l’Agence nationale du médicament (ANSM), ils portent un regard sévère sur le marché, et se prononcent pour une restriction des gammes. 84 % estiment ainsi qu’il existe trop de médicaments pour un seul symptôme tandis que 87 % considèrent que trop de maux sont couverts par l’automédication.
Le prix n’est pas un critère
Ces patients qui semblent bien maîtriser le sujet peuvent-ils pour autant se passer du conseil de leur pharmacien ? Pas si sûr. Car s’ils sont 30 % à se déclarer en faveur de la vente de produits d’automédication en GMS sans diplômé, la grande majorité (64 %) revendique la présence d’un pharmacien. Mais pour tordre le cou aux arguments de Michel-Edouard Leclerc, le prix n’arrive qu’en troisième position – après le caractère pratique et la facilité — au hit-parade des raisons qui motiveraient l’achat en GMS.
Pour preuve que le service reste un élément différenciant, 41 % souhaiteraient une livraison de médicaments à domicile dans les 24 heures, 51 %, un service de click & collect à la pharmacie. De manière générale, le facteur prix ne semble pas influer sur l’automédication. Les produits d’automédication ne sont caractérisés de « trop chers » que par la moitié des personnes interrogées. Les consommateurs ne devraient cependant pas bouder le facteur concurrentiel, 85 % d’entre eux « ayant conscience que les prix sont variables d’un point de vente à l’autre ».
* Menée fin août, début septembre auprès d'un panel représentatif de 1 000 personnes par questionnaire autoadministré
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin