Après 2013, l’Autorité de la concurrence a décidé de lancer en 2017 une nouvelle enquête sectorielle dans le domaine de la santé, dont les premiers résultats devraient être publiés d’ici à la fin de l’année.
« Dans cette enquête, nous allons revenir sur des sujets déjà abordés – comme la distribution de médicaments ou leur vente en ligne – et nous intéresser à d’autres thèmes, comme celui du processus d’élaboration du prix des médicaments en France ou encore la modernisation du métier de biologiste médical », avance Isabelle de Silva, présidente de l’Autorité de la concurrence, à l’occasion de la présentation du rapport annuel 2017 de l'instance, le 25 juin. « Si des évolutions sont souhaitables, l’Autorité de la concurrence proposera alors des réformes », a-t-elle ajouté.
À l’issue de cette seconde enquête sectorielle, l’instance publiera deux avis. « Le premier devrait sortir cet hiver et portera sur la distribution du médicament et les laboratoires d’analyses médicales. Le second, qui sera publié 6 mois plus tard, portera sur la détermination du prix du médicament remboursable », avance l'Autorité de la concurrence qui regardera, par exemple, s’il est judicieux d’intégrer dans le prix une rémunération pour l’innovation apportée par les nouveaux médicaments. Ou encore, en ce qui concerne les génériques, l’autorité évaluera l’effet des importantes remises consenties par les laboratoires aux officines.
Mais les pharmaciens redoutent déjà les conclusions de l’instance. Rappelons que cette dernière avait rendu un avis en 2013, dans lequel elle s’était prononcée en faveur de la vente de médicaments disponibles sans ordonnance en dehors de l'officine… Mais de façon encadrée, afin de garantir la qualité et la sécurité de la dispensation. Avec, notamment, la présence d’un pharmacien diplômé, la création d’espaces de vente dédiés, un encaissement distinct et l’obligation de délivrer un conseil.
Quel sort va réserver la nouvelle enquête sectorielle aux officinaux ? L’Autorité de la concurrence a déjà annoncé qu’elle souhaitait examiner plusieurs problématiques : l’ouverture du monopole, la création de chaînes de pharmacies, l’ouverture du capital des pharmacies, l’assouplissement de règles concernant la publicité, la vente en ligne de médicaments et la modernisation de l’activité de biologie médicale. Des sujets qui ont de quoi fâcher à nouveau la profession, hormis - peut-être - les évolutions proposées pour la vente en ligne de médicaments. L’autorité envisage d'émettre de nouvelles recommandations pour alléger certaines contraintes pesant sur les pharmaciens investis dans la vente en ligne : en autorisant les locaux de stockage distincts de l’officine, le regroupement de plusieurs pharmacies autour d’un même site Internet et la sous-traitance de la logistique liée à l’approvisionnement des produits.
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