DMP, nouvelle année zéro ? Prévu par la réforme de l’assurance-maladie de 2004, piloté jusqu’en 2012 par le GIP-DMP, puis par l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIP-Santé), le DMP à la française n’a jamais convaincu, trop « techno », mal ficelé et peu ergonomique.
Après les huit premières années de développement erratique, Marisol Touraine a pris acte en 2012 de l’échec – pour un coût proche du demi-milliard d’euros, selon la Cour des comptes. Dans la foulée, la ministre de la Santé a confié la relance et le pilotage du projet à l’assurance-maladie. Mais il aura fallu attendre que la loi de santé officialise ce changement pour que la CNAM, désormais aux manettes, programme de nouvelles expérimentations avec neuf caisses primaires : Bas-Rhin, Pyrénées-Atlantiques, Côtes-d’Armor, Doubs, Haute-Garonne, Indre-et-Loire, Puy-de-Dôme, Somme et Val-de-Marne. Cette phase de test est lancée cette semaine.
Tirant les leçons des erreurs du passé, l’assurance-maladie a planché sur la manière de rendre cet outil plus attractif et « user friendly ». Premier impératif : multiplier les créations. Dans l’ancienne version, seul un praticien pouvait créer un dossier, en présence de son patient. Désormais, d’autres professionnels pourront ouvrir un DMP – comme les pharmaciens, les infirmières et même les agents des caisses primaires. Le patient pourra se lancer, à partir d’un site web ad hoc, avec des identifiants propres. Même si les malades polypathologiques sont le cœur de cible, tout un chacun pourra ouvrir son DMP…
Volet médical de synthèse
Autre critique récurrente : les dossiers créés étaient souvent des coquilles vides. Dans la nouvelle mouture, les DMP seront automatiquement alimentés avec l’historique des remboursements dont dispose la CNAM. Celle-ci travaille aussi à l’alimentation des dossiers avec les comptes rendus d’hospitalisation, en liaison avec les établissements. À terme, les DMP hébergeront les résultats d’analyses biologiques. Ces échanges seront rendus possibles grâce à la messagerie sécurisée « MS Santé » en cours de déploiement. Ce système fonctionnera en « Y », permettant d’envoyer un compte rendu à la fois à un professionnel de santé et sur le DMP du patient concerné.
Les médecins libéraux, sans lesquels rien ne sera possible, ne sont pas oubliés. La CNAM a travaillé avec les éditeurs de logiciels pour qu’ils y intègrent une fonction DMP simple d’utilisation. L’existence du dossier patient y est signalée distinctement, et le transfert du volet médical de synthèse devrait pouvoir se faire en quelques clics. Le patient est l’objet d’une nouvelle attention. Dès l’été 2017, il pourra installer son application DMP sur mobile ou tablette. Elle permettra d’avoir accès à l’historique d’achat de médicaments remboursables et de disposer du contenu actualisé du DMP. Même si le dossier médical est désormais partagé et non plus personnel, le patient en reste le propriétaire. Il peut choisir d’en interdire l’accès à un professionnel de santé – sauf à son médecin traitant.
Responsable des « Généralistes CSMF », le Dr Luc Duquesnel encourage la CNAM sur la voie de l’expérimentation… « Quand ça ne marche pas, elle sait que le médecin passe vite à autre chose », met-il en garde.
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