LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Êtes-vous satisfait de la décision de la Cour d’appel de Paris qui renvoie à la CJCE la question du caractère anticoncurrentiel de l’interdiction de vente de vos produits sur internet ?
JACQUES FABRE.- Nous sommes satisfaits de cette décision dans la mesure où la Cour semble accepter nos arguments dans le contentieux qui nous oppose à l’Autorité de la concurrence. Nous considérons qu’il s’agit là d’une victoire pour notre laboratoire qui, je vous le rappelle, avait été condamné le 29 octobre 2008 à payer une amende de 17 000 euros et avait été enjoint de modifier ses conditions générales de vente. Aujourd’hui nous avons quelque espoir de pouvoir continuer de défendre notre position.
Quels sont les arguments les plus forts sur lesquels vous appuyez votre défense ?
Notre argument essentiel s’appuie sur la possibilité pour un professionnel de santé de conseiller nos produits dans des conditions appropriées, ceci dans l'intérêt du consommateur. Nous considérons en effet que le pharmacien, ou son personnel, est le garant du conseil autour de nos produits qui se trouvent être dans l’environnement de la santé humaine, et qu’il ne peut jouer ce rôle que dans le cadre d’un contact physique entre le consommateur et lui-même. De son côté, l’Autorité de la concurrence considère qu'il faut donner la possibilité aux consommateurs d’acheter sur Internet. Or, nous estimons que ce moyen de commande n’est pas conforme aux principes de notre distribution sélective. De plus, nous ne voyons pas en quoi notre position génère une restriction de concurrence. En effet, un grand nombre de pharmacies et de parapharmacies distribuent nos produits permettant ainsi une vive concurrence.
Vous évoquez également la crainte de voir se développer la contrefaçon ?
Il est clair que la vente sur internet favoriserait le développement des contrefaçons. Car, dans ce type de commerce, on ne connaît pas avec certitude l’origine des produits et aucune personne physique n’apporte sa caution à la vente.
Jusqu’où ira le groupe Pierre Fabre dans ce combat engagé depuis maintenant 3 ans ?
Nous nous battrons jusqu’au bout car nous considérons que c’est un combat juste. Nous redisons que l’originalité de notre distribution est de s’appuyer sur une compétence technique, à savoir celle d’un pharmacien diplômé. Voilà ce que nous défendons, en répétant encore une fois que la restriction de concurrence invoquée n’est pas démontrée.
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