LA LOI DU 4 MARS 2002 relative au droit des malades et à la qualité du système de santé a mis l’accent sur la responsabilisation des patients. Mais, en parallèle, le comportement de ces derniers a changé. « Les patients sont davantage portés sur la critique des professionnels de santé, explique Frédéric Pierru, sociologue, chargé de recherche CNRS-IRISSO*. Ils arrivent armés de leur savoir pioché sur Internet et semblent de moins en moins faire confiance aux professionnels. La médecine devient une prestation de service presque comme les autres et plus un art respecté. » Pour le sociologue, cette évolution s’est effectuée en parallèle de l’élévation du niveau d’études et de l’apparition de nouveaux outils, comme la mise en place d’indicateurs de performances pour les professions de santé. Par ailleurs, les revendications à la démocratie sanitaire par les associations de patients et l’intérêt croissant pour la santé des associations de consommateurs, aboutissant par exemple à la publication de classements des hôpitaux, s’accompagnent de modifications du comportement du patient. Ce dernier passe tantôt du statut d’usager du système de santé, à celui de citoyen de la démocratie sanitaire ou de simple consommateur. « La promotion de la concurrence comme valeur-clé, ainsi que l’utilisation du contrat à tous les échelons du système de soin, ont contribué à développer le consumérisme et à l’installer comme attitude ordinaire », observe Frédéric Pierru.
La confiance améliore l’observance.
La formalisation du droit des malades avec la loi de 2002 vise quant à elle à « responsabiliser les individus, qui doivent devenir des gestionnaires de leur consommation santé. Le patient devient collaborateur de sa prise en charge et doit intégrer une partie de l’expertise médicale ». Mais pour cela, la confiance est indispensable. « La confiance entre le patient et le praticien permet une plus grande fidélité au professionnel de santé, une meilleure observance du traitement et une augmentation de la satisfaction du patient », détaille Frédéric Pierru.
Pour lui, la figure du malade moderne est ainsi devenue celle de « l’auto-soignant », qui doit devenir actif dans son traitement. « Cette conquête de l’autonomie nécessite un apprentissage, mais aussi des ressources pour gérer les nombreux aléas et tensions que la maladie génère dans la vie quotidienne. Cela ne peut se faire seul. Le patient soit pouvoir s’appuyer sur des collectifs protecteurs, comme les réseaux de santé ou la solidarité familiale, associative ou professionnelle. » Selon le sociologue, « le droit des malades est donc l’expression d’une évolution de la médecine moderne, qui doit permettre d’agir avec les professionnels et non contre eux ».
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