Docapost a sorti au début de l’année son application e santé à destination des particuliers, une brique essentielle à la construction de son offre globale de santé numérique. Le géant public entend bien utiliser ses ressources et ses compétences pour s’imposer ; il a une légitimité, n’est-il pas l’hébergeur du DP et du DMP ?
Il en est à un moment clé de son ambition puisqu’avec cette application e santé, il s’adresse directement aux patients et leur propose d’y centraliser leurs données personnelles de santé qu’ils pourront, le cas échéant, partager avec les professionnels de santé. Un vrai carnet de santé numérique qui, de surcroît, peut enregistrer les données transmises par des objets de santé connectés. « Notre application est compatible avec plusieurs centaines de ces objets de santé connectés dont certains peuvent être utilisés dans le cadre de pathologies importantes », explique Pierre Schuhl, directeur marketing e santé chez Docapost. « Toute la difficulté d’un carnet de santé numérique réside dans la façon dont on peut s’assurer de la validité des données, ajoute-t-il. Il faut un sceau de validité. » Sceau que l’entreprise entend apporter par sa capacité à sécuriser ses outils, à les certifier et les évaluer. « Nous travaillons par exemple avec l’hôpital Bichat à Paris qui a monté une plateforme d’évaluation relative à l’usage des objets de santé connectés dans le cadre de maladies pulmonaires », affirme Pierre Schuhl.
Écosystème
La force de Docapost est celle de la connaissance qu’a le grand public de sa maison mère, La Poste. « Un lien de confiance, préfère évoquer Pierre Schuhl, qui s’appuie sur dix millions de clients y possédant un compte ; ces mêmes clients peuvent facilement créer un carnet de santé numérique. » Avec ce que l’entreprise appelle son « hub numérique », une plateforme de gestion de services numériques à la fois pour le b to b et le grand public, Docapost entend créer un véritable écosystème susceptible d’intégrer tous les professionnels de santé et les patients. Un écosystème où tout serait fluide entre ses différentes composantes.
Les pharmaciens ne seront pas oubliés. Docapost travaille sur des applications les ciblant, eux et les groupements, afin de pouvoir partager, échanger, paramétrer des alertes, accompagner, coacher les patients, etc. Tous les acteurs de la chaîne de soins sont ou seront concernés, les mutuelles, les établissements de soins, etc. L’autre dimension que pourrait bien prendre cette intégration globale de la santé numérique est l’interconnexion de ces différents outils avec les systèmes qu’héberge l’entreprise, et notamment le DP. Pourquoi ne pas imaginer bientôt une interopérabilité entre la nouvelle application e santé de Docapost avec le DP ? « On y travaille activement, répond Pierre Schuhl, avec une gestion d’accès en fonction du périmètre de chacun, patients, pharmaciens. » Le patient pourra-t-il modifier le statut de son DP, voire le fermer ? « L’accès au DP permettra par exemple de récupérer des informations de celui-ci. En revanche il n’appartient pas à Docapost, au sein de notre application La Poste eSanté, de gérer la vie du DP. Si un patient souhaite modifier ou fermer son DP, il le fera dans l’environnement de celui-ci », répond-on chez Docapost.
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