Dix propositions pour faire évoluer le rôle du pharmacien

Un collectif d’une cinquantaine de pharmaciens et d’étudiants en pharmacie qui s’était opposé cet été à la clause de conscience lance le débat sur le rôle du pharmacien sur le site de l’hebdomadaire « L’Obs ». Avec, à la clé, dix propositions pour mettre toutes leurs compétences au service du patient.

Sur le site Internet de « L’Obs », une cinquantaine de pharmaciens s’adresse aux quatre millions de patients qui, chaque jour, poussent la porte des officines. Ils décrivent en quelques scènes les dilemmes auxquels ils sont quotidiennement confrontés. Refuser de délivrer un médicament qu’ils jugent inapproprié au patient et perdre de l’argent. Appeler le prescripteur, risquer de se voir rejeter pour finalement perdre son temps. Convaincre un patient inobservant de prendre son traitement car il en va de sa santé, mais ne pas voir cette disponibilité rémunérée. Tant que la rentabilité de l'officine restera fondée sur la vente de boîtes, cette situation perdurera, regrettent-ils en substance.

« Nous n’avons pas fait pharmacie pour devenir le meilleur vendeur du mois, ni pour faire les meilleures offres promotionnelles », s'exaspèrent ces pharmaciens dans leur tribune. Pourtant, soulignent-ils, ils ne déméritent pas face à leurs confrères étrangers – six ans d’étude contre souvent quatre ou cinq ans ailleurs — et pourtant ils ne peuvent « proposer aux patients français les mêmes services qu’aux Pays-Bas, Allemagne, Suède, Danemark, USA et Canada ».

« Nous avons fait pharmacie pour aider les patients à prendre leur traitement dans les meilleures conditions possible et être leur référent et leur filet de sécurité face aux médicaments », revendique le collectif. Pour ce faire, il émet une liste de dix propositions concrètes. Parmi elles, le droit de délivrer une contraception sans ordonnance, de demander et d’interpréter des tests de laboratoire, de renouveler ou de prolonger les ordonnances et, bien entendu, de vacciner.