Confrontée à une pénurie de médecins, la Chine mise sur l'intelligence artificielle et le « big data ». De nombreux dispositifs santé étaient ainsi à l'affiche de l'exposition mondiale sur l'intelligence artificielle qui vient de s'achever à Shanghai.
En Chine, les médecins réputés se concentrent essentiellement dans les grandes villes. Ainsi, les 10 % d'hôpitaux chinois considérés comme de haut niveau doivent traiter la moitié des patients du pays, selon un rapport de 2017 du Centre étatique d'information, un centre de réflexion affilié au gouvernement. Alors, pourquoi ne pas faire appel aux nouvelles technologies pour pallier la pénurie de praticiens dans certaines zones de l'empire du Milieu. Car le « big data » et l'intelligence artificielle pourraient permettre aux patients des petites villes d'avoir accès à des services médicaux se rapprochant de ceux des grandes métropoles.
Cotée à Hong Kong, Ping An Good Doctor est, avec 228 millions d'inscrits, l'une des plus importantes plateformes chinoises de soins médicaux en ligne. Elle dit recevoir quotidiennement 500 000 demandes de consultations. En pratique, les patients entrent dans l'application mobile de l'entreprise leurs données personnelles et antécédents médicaux et décrivent leurs symptômes. Sur cette base, l'intelligence artificielle émet un diagnostic, qui est transmis à un praticien en chair et en os. Ce dernier gagne du temps : il n'a plus qu'à vérifier et valider la pré-analyse réalisée par le système et à rédiger au besoin une ordonnance numérique. Les malades n'ont plus à se déplacer jusqu'à un cabinet médical. « Cela peut sans aucun doute aider à résoudre le problème de la pénurie de médecins. L'intelligence artificielle peut les décharger des gestes banals, simples et répétitifs », souligne Liu Kang, ex-médecin du prestigieux hôpital Xiehe à Pékin.
Concrètement, des appareils ou des systèmes aident par exemple les médecins moins qualifiés à analyser et interpréter tout seuls des radiographies, des IRM, des pulsations cardiaques ou encore des symptômes. « Nous imitons et reproduisons les techniques des médecins qualifiés, ceux des meilleurs hôpitaux, et nous les diffusons dans les localités plus petites », explique Fang Qu, directeur technique de Proxima, une entreprise spécialisée dans les diagnostics d'imagerie médicale.
Reste à convaincre les patients de l'intérêt de cette révolution. Tel Qu Jianguo, un retraité de 64 ans, qui a profité de sa visite à l'exposition de Shanghai pour tester un appareil de prise de pouls via un bracelet connecté fabriqué par la société Ping An Good Doctor. La machine qui, en deux minutes, envoie directement sur son smartphone une analyse médicale complète à partir des battements du cœur enregistrés, n'a pas réellement séduit l'ex-informaticien. « Ce n'est pas encore pareil qu'avec un médecin. Et puis je ne comprends pas vraiment les résultats, explique-t-il. J'ai toujours besoin d'un vrai docteur en face de moi. »
Avec l'AFP.
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