DES PILULIERS électroniques et autres applications déclencheuses d’alarmes, voilà qui n’est plus réellement nouveau dans l’univers fécond de l’observance assistée par l’ordinateur. Mais Pill tag, la nouvelle solution imaginée par Orange Labs (division recherche et développement du groupe France Telecom) est originale à plus d’un titre. Elle permet en effet aux patients de disposer sur leur smartphone, sans avoir à les saisir, de l’ensemble des alertes posologiques de leurs traitements. Comment cette prouesse technologique est-elle rendue possible ? La réponse à cette question tient dans trois petites lettres : « TAG », comprenez code-barres informatique à deux dimensions. C’est ce code, que les consommateurs voient aujourd’hui fleurir sur les conditionnements les plus divers, qui fait office de transmetteur d’informations entre le pharmacien et son client.
« En pratique, pour mettre en œuvre l’application il faut : un patient équipé d’un smartphone (qui tourne sous androïd ou IOS) doté de l’application gratuite Pill tag*, une pharmacie dont le logiciel de gestion est Léo (Isipharm) et… une ordonnance », explique Patrick Canac, directeur développement santé chez Orange Healthcare. Outre les informations habituelles liées au contrôle et à la facturation de l’ordonnance lors de la délivrance au comptoir, le pharmacien saisit les indications posologiques des traitements prescrits. Puis son logiciel imprime automatiquement, sur papier libre ou au dos de l’ordonnance, un code-barres 2D (Tag) qui contient l’ensemble du plan de prise - quantités, horaires, durées des traitements. Ce code-barres est ensuite remis au patient en même temps que les médicaments. À noter que, pour une lisibilité totale, le Tag est systématiquement accompagné des instructions posologiques inscrites en clair.
Un code à flasher.
Une fois rentré chez lui, le patient n’a plus qu’à « flasher » (scanner) le Tag pour que, automatiquement, l’ensemble des alertes posologiques soient créées et synchronisées avec son agenda personnel. Au préalable, le patient aura juste précisé son profil sur l’application, à savoir ce que signifient pour lui les horaires de « lever », « midi », « coucher », etc. À l’heure dite, le téléphone de l’utilisateur sonnera et une alerte visuelle explicite s’affichera : « 1 cp de Lévothyrox 125 µg cpr séc b/30, aujourd’hui à 17 h 40 » (voir photos).
« La valeur ajoutée de ce service, explique Patrick Canac, repose beaucoup sur son ergonomie et sa facilité d’usage : aucune programmation ni de saisie manuelle de la part de l’utilisateur puisque tout est automatisé en relation avec le logiciel de l’officine. » Le logiciel ami de Pill Tag a pour nom « Léo », il est commercialisé par Isipharm (Groupe Astéra). « Une vingtaine de pharmacies expérimentent avec succès l’application depuis bientôt cinq mois, précise Emmanuel Fretti, directeur général d’Isipharm, qui ajoute que cette phase pilote devrait prendre fin, en mai prochain. »
Côté financement, Isipharm et Orange Labs, partenaires du projet, sont rapidement tombés d’accord : « Dans notre esprit, ni le pharmacien, ni le patient ne doivent payer ce service. Pour trouver des ressources nous nous tournerons sans doute plutôt vers les organismes payeurs qui, eux-mêmes, pourront faire des économies grâce à cet outil garant d’une meilleure observance des traitements », confie Emmanuel Fretti.
Et des économies, il y en aura sans doute de plus en plus à faire car, comme le rappelle Patrick Canac, « compte tenu du vieillissement de la population et du développement des pathologies chroniques, l’inobservance représente un surcoût croissant pour la collectivité ».
Enfin, si vous l’interrogez sur l’opportunité de recourir au smartphone pour améliorer l’observance de personnes âgées, Patrick Canac livre une réponse en deux points : « En 2013, déjà plus d’un téléphone sur deux est un Smartphone ; quant aux personnes âgées de demain, elles sont les actifs d’aujourd’hui. »
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