L'explosion a pris tout le monde de court. En plein après-midi, dans les rues bondées du Quartier Latin, la déflagration fut telle que les vitres à deux rues à la ronde ont été détruites. Causée par une fuite de gaz, la catastrophe a fait trois morts et une cinquantaine de blessés, causant l’effondrement de deux immeubles entiers, dont celui de l’ancienne abbaye de l'église du Val-de-Grâce, qui abritait une école de mode privée, la Paris American Academy. Quelque temps plus tard, l’ARS diffusait des recommandations à la population du quartier, afin d’éviter de s'exposer au plomb, présent dans certaines zones « très localisées et très proches du sinistre ».
Si son immeuble ne s’est pas effondré, la pharmacie Scemama, située en face de l’édifice, n’a pas été épargnée. Sa devanture soufflée par l’explosion, l’officine fut en plus contrainte à une fermeture de longue durée, causée par les travaux de reconstruction de la zone, rendue inaccessible au public, comme aux riverains. Ce n’est que la semaine dernière, 10 mois après le drame, que la pharmacie a pu rouvrir, la façade refaite à neuf.
Interrogé par le « Quotidien du pharmacien », son titulaire se dit soulagé d’avoir pu reprendre son activité, en partie grâce au soutien financier du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP) et de la Caisse d'assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP). Toutefois, rien ne garantit que les affaires reprendront comme avant, sa patientèle ayant été potentiellement reprise par les pharmacies des rues avoisinantes. D’autant que pour le pharmacien, encore préoccupé par des questions administratives, de nombreuses questions restent encore en suspens : À combien s’élève sa perte d’exploitation totale ? À quelle hauteur sera-t-il aidé par les assurances et d’autres instances comme l’URSSAF ? Les réponses ne seront pas connues avant fin mai.
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