Des pharmaciens vendant des autotests en ligne, rappelés à l'ordre

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Publié le 11/02/2022
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Crédit photo : Phanie

Des pharmaciens vendant des autotests en ligne ont été contraints de cesser cette activité, cette dernière étant interdite par l'arrêté du 27 décembre, dont la formulation prête à confusion.

L'autorisation donnée aux grandes et moyennes surfaces de vendre des autotests avait créé la polémique, ne restreignant plus la vente de ces derniers au cadre de l'officine ou à la condition d'un conseil délivré par un professionnel de santé. En réaction, certains pharmaciens ont décidé de vendre des autotests en ligne. Pratique interdite, comme le rappelle la direction générale de la santé (DGS), rappelant auprès du magazine « Capital » que les autotests « ne peuvent faire l’objet de l’activité de commerce électronique ».

Une déclaration qui semble prendre à contre-pied l'alinéa 4 de l'arrêté du 27 décembre, qui supprime la limitation de la vente d’autotests pour le Covid-19 « aux pharmaciens au sein de leur officine », qui laisserait donc entendre que cette vente est possible ailleurs… et pourquoi pas, en ligne. La situation est d'autant plus ubuesque que l'interdiction de vente en ligne est justifiée par la nécessité d'accompagner la vente de l'autotest d'un conseil délivré par un professionnel de santé… condition non satisfaite lors de la vente en grande surface.

« La France a pris une position un peu bancale, car elle ne justifie pas son interdiction de la vente en ligne. Il faudrait donner des explications rationnelles », estime Audrey Lecoq, fondatrice de Pharmazon auprès de « Capital ».

D'autres sites contournent l'interdiction à leur manière, comme la plateforme Easypharmacie qui conditionne la vente de ses autotests au fait que l'acheteur reconnaisse être un professionnel de santé, sans qu'aucune preuve justificative ne soit demandée. Dernier paradoxe : l'interdiction de vente en ligne des autotests ne s'applique pas aux sites de pharmacies étrangères ! Ainsi, sur la plateforme Newpharma, présente dans de nombreux pays, s'il n'est pas possible de commander des autotests sur sa version française, il est tout à fait possible de le faire sur sa version belge, et de se faire livrer en France. Les pharmacies françaises se retrouvent ainsi coiffées au poteau par leurs concurrentes européennes.

À noter enfin, les sanctions encourues par les pharmaciens pris sur le fait sont plus ou moins inexistantes, puisqu'elles ne concernent que la vente en ligne de médicaments. Les autotests sont des dispositifs médicaux.


Source : lequotidiendupharmacien.fr