Devant une recrudescence de la circulation de fausses ordonnances hospitalières, essentiellement pour des anticancéreux onéreux, l’Ordre appelle les pharmaciens à redoubler de vigilance.
L’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) a noté une augmentation des fausses ordonnances hospitalières concernant des médicaments onéreux, un phénomène déjà signalé cet été. Signées à l'entête de différents hôpitaux implantés en Île-de-France, à Lyon, Marseille ou encore à Toulouse, elles portent principalement sur des médicaments anticancéreux et antiviraux, notamment Tagrisso, Lynparza, Imbruvica et Xtandi. Des médicaments donc le prix s'élève à plusieurs milliers d'euros, qui sont dans la ligne de mire des trafiquants.
Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), qui a relayé l'alerte, précise que « généralement, les officines, ne possédant pas ces médicaments dans leurs stocks, disposent du temps nécessaire pour contacter le prescripteur, afin de s'assurer de l'authenticité de l'ordonnance. Cet acte de vérification est, de façon générale, indispensable et déterminant pour mettre fin de à ce type de trafic. »
Pierre Beguerie, président de la section A de l'Ordre (titulaires) s'est exprimé sur le sujet auprès du « Quotidien du pharmacien ». « C’est une problématique qui est bien connue. Même si nous sommes en pleine numérisation de la profession, l’ordonnance papier, signée et transmise par le médecin, reste la référence. Il ne faut surtout pas hésiter à prendre contact avec le prescripteur s'il y a le moindre doute », confirme-t-il. Plusieurs signes doivent alerter : l'absence de carte Vitale, un prescripteur inconnu, un patient n'étant pas des environs ou qui prétend venir pour une tierce personne…
« Ces médicaments sont très spécifiques et nécessitent un accompagnement et un suivi du patient », rappelle Bruno Maleine, président du Conseil régional de l'Ordre des pharmaciens d'Île-de-France. « Avant de délivrer le médicament, il faut bien prendre soin de recueillir les informations nécessaires, de contrôler rigoureusement la conformité réglementaire de la prescription et d'interroger le patient tout en prêtant attention à toute réponse ou comportement suspicieux. »
En cas de fraude confirmée, les pharmaciens sont invités à effectuer un signalement auprès de la brigade de gendarmerie ou du commissariat de police dont ils dépendent et de ne pas relâcher leur vigilance.
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