1 - Des chiffres en augmentation
Durant la crise sanitaire, les actes de vols, de cambriolages et de violence à l’encontre des pharmaciens ont drastiquement augmenté, avec une hausse de + 73 % entre 2019 et 2020 selon les chiffres de l'Ordre. Si l'on peut en attribuer une partie au contexte épidémique exceptionnel, rien ne permet d'assurer un retour aux chiffres « normaux » dans les années à venir. Près de la moitié des agressions déclarées sont des vols, dont 35 %, des vols à main armée, mais beaucoup, mineurs, ne sont pas déclarés. Ils n'en restent pas moins présents, en particulier en Île de France et dans les DROM. Il n'est pas possible pour le pharmacien titulaire et ses adjoints de surveiller tous les clients. Face à l'impossibilité d'avoir l'œil partout, bien s'équiper est donc nécessaire. Les portiques antivol et les caméras de vidéosurveillances peuvent avoir un effet dissuasif.
2 - Qu'en dit la loi ?
Du côté de la législation, l'officine est un établissement ouvert au public. Le pharmacien est donc tenu de faire une demande d'autorisation de son système de vidéosurveillance auprès de la préfecture et d'informer individuellement chaque employé. Il est également obligatoire d'afficher un panneau d'information alertant le public et les employés de la présence d'un dispositif de vidéosurveillance. Ce panneau doit préciser les finalités de l'installation, la durée de conservation des images, le nom ou la qualité et le numéro de téléphone du responsable/délégué à la protection des données (DPO) et l’existence de droits « Informatique et Libertés ». Il doit aussi mentionner le droit d’introduire une réclamation auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) et les coordonnées de cette dernière. De plus, les images et films enregistrés par les caméras ne peuvent pas être conservés plus d'un mois. Enfin, pour respecter la vie privée des clients, étant donné que les médicaments et les ordonnances sont des informations confidentielles, l'accès au système de vidéosurveillance doit être sécurisé.
3 - Identifier les zones à risques
Avant d'installer la moindre caméra, identifier les zones à risques qui nécessitent le plus de surveillance est une première étape. En calculant la différence entre son stock théorique et le stock réel, un pharmacien peut identifier les produits le plus souvent volés et donc les zones « à risque » de son officine. Il s'agit généralement des étalages les plus fréquentés, hors de vue du comptoir, et/ou comptant les produits les plus chers ou les plus communément utilisés, comme la parapharmacie et les produits cosmétiques, qui sont très faciles à revendre sur le marché noir.
4- Quelles caméras installer dans votre pharmacie ?
Le secteur de la vidéosurveillance est très riche et comprend de nombreux fournisseurs (Daitem, Videoconsult, Myconnect, SNSgroupe, Systeo…). Un système de vidéosurveillance comprend généralement plusieurs caméras ainsi qu'un enregistreur et une application dédiée, qui permet de consulter les enregistrements sur place ou à distance, via smartphone ou ordinateur. Entre le contact avec les fournisseurs, l'analyse technique, le devis et les travaux d'installation (qui peuvent se dérouler pendant les heures de fermeture ou en week-end), il faut compter deux à trois semaines avant l'opérationnalité des caméras. Les prix varient selon de nombreux facteurs (taille des câbles à déployer, modèle de caméra…) et peuvent aller de 800 à 2 000 euros. Pour le choix des caméras, les possibilités sont multiples : infrarouge, détection de mouvement, angle de vision, zoom, reconnaissance faciale, système d'alarme… autant de paramètres à prendre en compte ! Le critère le plus important reste la résolution des caméras. En effet, selon l'arrêté du 3 août 2007 sur les normes techniques de vidéosurveillance, elle doit être de 704 x 576 pixels, et d'une fréquence de 12 images par seconde au minimum. Dernier point important : ces caméras ne peuvent pas être utilisées pour filmer les employés au comptoir ou les zones de repos.
5- Les portiques antivol
Si les caméras sont utiles pour prendre sur le fait ou identifier un voleur, elles ne sont souvent efficaces qu’« après coup » ou en cas de surveillance directe par un employé. Les portiques antivol peuvent immédiatement attirer l'attention du pharmacien sur un vol se déroulant en temps réel. Leur fonctionnement est simple : une étiquette antivol placée sur certains produits déclenche une alarme lors du passage d'un portique de sécurité si elle n'a pas été désactivée au comptoir. Leurs prix sont extrêmement variables et dépendent de nombreux facteurs comme la technologie choisie (radiofréquence, acoustomagnétique, électromagnétique), la superficie de l'officine, la largeur des espaces d'entrée/sortie, le nombre et la taille des portiques à installer, ainsi que le fournisseur. Il faut compter entre 990 et 5 000 euros, auxquels il faut ajouter l'installation et la maintenance. Avant de se lancer dans un tel investissement, mieux vaut donc passer par un devis proposé par les entreprises du secteur comme Sevitech, Alrytech, FORS, Dimag, GES et bien d'autres.
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