C’EST DANS LE 19e arrondissement de Paris que l’agenceur italien Alfonso Maligno a décidé d’illustrer pour la première fois en France son concept d’agencement « Pharmacie 3.0 », présenté lors de la dernière édition de Pharmagora. « L’élue » est la pharmacie Aquarius, située dans un quartier populaire non loin du canal de l’Ourq. Un exemple d’autant plus intéressant qu’il s’agit d’une officine relativement petite (90 m2 de zone de vente et 25 m2 de back-office), démontrant ainsi que le concept imaginé par l’agenceur italien peut être utilisé dans les petites officines. Alfonso Maligno estime que l’on passe actuellement d’une pharmacie axée sur la volonté d’inciter le client à acheter à celui d’un espace plus centré sur le bien-être. Même si l’objectif final est toujours de déclencher l’acte d’achat, dans le second cas, il est conditionné par un ensemble de ressentis favorisant d’abord « un lien affectif ».
Croix verte stylisée.
Cela s’illustre dans le cas de la pharmacie Aquarius par une visibilité des produits sur des rayonnages dès l’extérieur, et rien d’autre. Pas de grand panneau publicitaire, par exemple, en vitrine. Des linéaires qui, du reste, ne cachent pas l’officine, ils s’élèvent à une hauteur raisonnable pour permettre aux clients de percevoir d’un coup d’œil l’ambiance globale. La croix verte de l’officine stylisée, telle un assemblage high-tech, aide à identifier une façade qui veut s’affirmer à côté du Franprix voisin.
Une fois entrés, les clients remarquent encore les produits qui, grâce à un éclairage led fourni, se dégagent bien des murs d’une couleur gris foncé. Le long de ces murs sont déclinés à partir de la droite différents espaces. Et, en plein milieu, un coin nature, autour duquel sont disposées diverses promotions dans des bacs. Ce coin nature n’est pas une sorte de caution écologique, l’ensemble de l’officine est agencé avec des matières écologiques, avec notamment le bois, très présent. Le sol est constitué d’un parquet en chêne. Exception, le métal utilisé pour les linéaires, mais qui va bien avec ce côté naturel recherché.
Multisensorialité.
Dans cet espace qui se dévoile d’un coup d’œil autour de ce coin nature, les clients sont invités à circuler à partir de la droite avant de s’adresser aux comptoirs situés sur le mur à gauche de l’entrée. Une invitation tout en subtilité, des motifs floraux au plafond donnent comme un semblant de direction. La douceur semble être le maître mot de ce qui guide ou est censé guider les clients. Pour Alfonso Maligno, la « multisensorialité », parfums de saisons ou musique, ajoute à ce confort, même si l’excès de senteurs peut parfois indisposer. Même confort dans l’espace conseil, protégé de l’extérieur par des volets en bois, de l’intérieur par des carrés vitrifiés sur lesquels ont été posées des vitrophanies. Un grand fauteuil blanc amovible est là pour accueillir le client, une niche également, dans laquelle le pharmacien peut entreposer ce dont il a besoin, notamment un poste de travail. Quant aux quatre comptoirs dont l’un adapté à l’accueil des préparations magistrales remboursées (PMR), très éclairés avec, au dessus, des lustres agrémentés de messages, ils bénéficient d’une sortie directe du robot Rowa qui équipe l’officine, et d’une autre sortie plus en arrière, vers le back-office. Un robot qui a permis d’optimiser le gain de linéaires de 40 %, selon Alfonso Maligno, par rapport à la version précédente de l’officine, en concentrant le stockage des médicaments dans son espace.
Le coût global de l’agencement est dans la moyenne, assure l’agenceur, entre 1 200 et 1 500 euros le m2, et cela grâce, notamment, à l’usage de meubles fabriqués en série.
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