L’AGRESSIVITÉ reculerait-elle à l’officine ? Elle prend en tout cas d’autres formes. Sur les 152 agressions (161 en 2013) déclarées en 2014 à l’Observatoire des agressions du Conseil de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), 23 concernaient un vol à main armée contre 39 en 2013. Les menaces sont en recul de 37 %, tandis que les violences physiques restent stables.
En revanche, la tendance observée les années précédentes d’une recrudescence d’incivilités verbales se confirme. Elles augmentent même significativement de 20 % en 2014 et constituent désormais 69 % des faits rapportés par les titulaires (44 % en 2013). Le CNOP y voit une manifestation « des tensions économiques et sociales en France qui se répercutent sur les pharmaciens d’officine ». Du reste, parmi les pharmaciens ayant déclaré une agression, 53 % en étaient victimes pour la première fois.
La gravité des exactions semble cependant s’atténuer puisque deux hospitalisations consécutives aux agressions ont été à déplorer, contre quatre un an plus tôt. Dans moins d’un cas sur quinze, ces actes ont été effectués lors d’une garde. La majorité se produit en présence de clients.
Les agressions portant sur les locaux tendent elles aussi à diminuer, 64 cas ont été déclarés contre 77 en 2013. Le cambriolage ou la tentative restant prépondérant face aux actes de vandalisme (10 cas répertoriés).
53 % portent plainte.
Parmi les motifs de ces actes perpétrés contre les pharmaciens et leurs équipes, le contenu de la caisse arrive une nouvelle fois au premier rang, mais n’est plus à la source que de 39 % des cas, contre plus de la moitié en 2013. En hausse, en revanche, les griefs divers qui constituent désormais un motif sur trois, contre un sur cinq en 2013.
Bien qu’en nette amélioration depuis l’année record de 2013, ces chiffres ne doivent pas faire oublier que le taux de victimisation, c’est-à-dire le ratio de signalements rapportés au nombre d’officines, est aujourd’hui de 0,68 contre encore 0,49 en 2010.
En chiffres absolus, la Lorraine, le Centre et l’Ile-de-France sont les régions les plus touchées. Ramené au nombre d’officines, l’insécurité épargne l’Aquitaine, le Languedoc-Roussillon et les Pays de la Loire. Elle frappe en premier lieu la Lorraine, l’Alsace et la Picardie, tout comme dans leur ensemble les officines situées dans des villes de moins de 30 000 habitants. Dans 65 % des cas, il s’agit de pharmacies de centre-ville.
Difficile cependant de connaître le véritable visage de l’insécurité à l’officine. Car ces statistiques ne reflètent que les déclarations faites à l’Observatoire des agressions. En tout état de cause, la propension des titulaires à porter plainte se réduit d’année en année. En 2014, dans 53 % des cas seulement, la déclaration à l’Ordre a été accompagnée d’une visite au commissariat. Une baisse continue déplorée par l’Ordre, qui indique que ces actes ne sont pas pris en compte dans la cartographie de l’insécurité locale dressée par les forces de sécurité.
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