LES SITES DÉDIÉS ou les accès réservés aux pharmaciens ne manquent pas sur la toile. Du site institutionnel (ministère de la Santé, AFSSAPS, HAS, Ordre des pharmaciens, etc.) au portail d’information (comme celui du « Quotidien du Pharmacien » : www.quotipharm.com), en passant par les formations en ligne (Hippocratus, pour ne citer que le pionnier du e-learning en direction des officinaux), les pages consacrées au médicament (Vidal, Banque de données Claude Bernard, Meddispar…), les sites multi-usages qui tentent de répondre à tous les besoins rencontrés à l’officine (OCP Point, par exemple), les accès spécifiques sur les sites de laboratoires, de groupements, etc., une multitude de connexions sont possibles chaque jour depuis son poste de travail.
Selon une enquête BVA pour OCP datant d’avril-mai 2010, sur un échantillon représentatif de 470 titulaires d’officine, 94 % des pharmacies sont connectées à Internet et 9 officines sur 10 disposent au moins d’un accès Internet au comptoir. « La consultation est pluriquotidienne pour 72 % des équipes et 74 % des titulaires », précisait Agnès Burkel, responsable de la communication externe, lors de la présentation de cette étude et du nouveau site OCP Point.
Le Centre d’études sur les supports de l’information médicale, plus connu sous son acronyme CESSIM, note, dans son enquête de septembre sur l’utilisation professionnelle d’Internet par les professionnels de santé, que la quasi-totalité des pharmaciens utilisent Internet au moins une fois par semaine pour raison professionnelle (93 %), notamment pour rechercher une information sur un médicament (64 %), suivre l’actualité de la profession (53 %) ou commander en ligne (52 %). De cette étude ressortent deux types d’utilisations. La première est pragmatique et concerne les pharmaciens de moins de 45 ans exerçant dans des officines d’un à deux salariés, se connectant plusieurs fois par semaine sans que la fréquence soit quotidienne. La seconde est ludique et touche les pharmaciens de plus de 45 ans qui ont une utilisation quotidienne d’Internet, recherchant des informations assez institutionnelles, mais également les moyens de se former et de s’informer. De même, l’étude du CESSIM sur les pharmaciens à l’automne dernier, souligne que 95 % d’entre eux (titulaires et adjoints) ont un accès à Internet à haut débit. En particulier, les adjoints déclarent pour 52 % d’entre eux se connecter tous les jours ou presque, 15 % le font entre 3 et 5 fois par semaine, 17 % de 1 à 2 fois par semaine, 7 % de 2 à 3 fois par mois.
Arrivée de l’ADSL.
Cette enquête déclarative est difficile à recouper avec des éléments chiffrés concrets. Même si des sites proposent un accès dédié aux pharmaciens, peu font une véritable différence entre titulaires et adjoints. Mais des éléments testimoniaux prouvent la réalité de cet usage. « En tant qu’adjoint, j’ai accès à tout Internet et nous bénéficions de l’ADSL sur tous les postes, indique Serge Caillier, adjoint à Savenay, en Loire-Atlantique. Le site que j’utilise le plus est Meddispar, mais je suis le seul à avoir ce réflexe, peut-être dû à ma formation ordinale. Sinon j’utilise beaucoup les pages jaunes ou blanches pour pouvoir renseigner un patient, je lis les journaux en ligne et je n’hésite à user du moteur de recherche quand un patient pose une question. » Des habitudes déjà ancrées qui poussent l’adjoint à se rendre plusieurs fois par jour sur Meddispar, l’AFSSAPS, ou « Le Quotidien du Pharmacien ». Il reconnaît aussi que le système des newsletters l’incite également à se connecter sur différents sites. « Tout cela n’est possible que depuis l’arrivée de l’ADSL », ajoute Serge Caillier.
Un confrère de la banlieue toulousaine, témoigne de son attachement à Internet et à son métier en montrant ses applications directement liées à la pharmacie sur son iPhone. « C’est bien pratique, je peux me connecter dès que j’ai un moment de libre et me tenir informé. » À l’officine, où il exerce depuis cinq ans, tous les postes sont connectés à Internet et l’adjoint a le réflexe d’aller sur des sites comme Meddispar ou celui de l’AFSSAPS, de la HAS, ceux des grossistes-répartiteurs et des journaux en ligne. Il aime la possibilité de renseigner très rapidement le patient en utilisant tout moteur de recherche sur Internet et apprécie également de pouvoir se former en ligne et à distance.
Formation continue à distance.
Catherine Pamart, adjointe à Wattignies (Nord), également membre de la commission exécutive de FO Pharmacie, utilise aussi de façon intensive l’outil Internet à l’officine. « Presque tous les postes sont connectés, sans limitation, ce qui nous permet de faire une recherche rapide pour un patient qui a besoin d’une réponse immédiate. » Ses sites de prédilection sont OCP Point, certains sites institutionnels comme l’Ordre des pharmaciens et Meddispar, ainsi que les sites d’information professionnelle. « Mais je m’y connecte plus rarement à l’officine, je le fais davantage chez moi car je suis abonnée à plusieurs sites, ce qui me permet de les parcourir tranquillement. »
Internet est devenu un réflexe pour beaucoup. Pour Catherine Pamart, c’est un vecteur important pour rester informée en termes d’actualités économiques et scientifiques. « Ce n’est pas le seul moyen de se tenir au courant mais cela vient en complément des lectures et des informations que je reçois par le biais de l’Ordre ou du syndicat. »
Adjointe dans la région Centre, une pharmacienne témoigne de la possibilité, dans son officine de se connecter, mais seulement un poste sur deux est relié à Internet, et la connexion reste médiocre. « Le titulaire utilise beaucoup Internet dans son bureau, il fait des recherches sur des produits, il consulte les alertes sanitaires et le site de l’AFSSAPS et nous informe. Le principal site contacté est celui de l’OCP, ainsi que, de manière épisodique, celui du CRAT (Centre de référence sur les agents tératogènes - NDLR). » Par ailleurs, la pharmacienne adjointe utilise Internet pour se former, mais elle préfère le faire de chez elle. « Je ne trouve jamais le temps dans le cadre du travail, quand quelqu’un s’absente, cela veut dire plus de travail pour l’équipe en place. C’est ainsi que j’ai cumulé des heures de DIF (droit individuel à la formation) et que je suis en train de suivre la formation Hippocratus de chez moi. Elle est vraiment bien mais demande beaucoup de travail. J’apprécie aussi de me connecter aux sites des journaux professionnels, à partir de mon domicile. »
C’est une donnée qui ressort également de la grande enquête menée il y a moins d’un an par « Le Quotidien » auprès des adjoints, puisque 42 % déclarent suivre la formation continue de façon régulière et 52 % de manière plus occasionnelle. Ces formations passent principalement par la presse spécialisée (74 %), les soirées de formation (66 %) et Internet (60 %). L’enquête du CESSIM à l’automne dernier sur les pharmaciens confirme que les adjoints ont une prédilection pour la presse de l’officine et Internet dans le choix du média permettant d’actualiser leurs connaissances et de s’informer.
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin