Pour inciter le pharmacien à s’équiper d’une borne ou d’une cabine de téléconsultation, les arguments ne manquent pas. Bien évidemment, elles facilitent l’accès aux soins des patients partout où consulter un médecin (généraliste ou spécialiste) est devenu problématique et elles apportent une solution aux quelque 5 millions de Français n’ayant pas de médecin traitant*. Elles attirent de nouveaux patients grâce à ce nouveau service et fidélisent la patientèle existante. Elles renforcent le rôle d’accompagnement et de prévention du pharmacien et positionnent davantage l’officine comme un pôle de soins de premier recours. Enfin, elles permettent de développer au comptoir un conseil associé au flux d’ordonnances ainsi générées, imprimées à l’issue de la téléconsultation, autrement dit de diversifier et d’accroître l’activité officinale. Avant de se décider, quelques informations sont cependant utiles.
6 ou 7 dispositifs médicaux connectés
Borne ou cabine ? Le choix dépend avant tout de l’espace dont on dispose. Les cabines de téléconsultation ont beaucoup d’atouts : ce sont des espaces confidentiels permettant au patient de s’isoler confortablement sans être dérangé ni par les bruits environnants ni par les personnes entrant ou circulant dans la pharmacie. Elles sont aussi plus facilement identifiables que les bornes. Mais ces dernières, avec l’écran posé sur un pied ou sur une table, sont faciles à bouger et peuvent être placées où l’on veut, dans un espace dédié ou une pièce servant à d’autres activités.
Les cabines et les bornes proposées par plusieurs sociétés spécialisées** diffèrent d’une marque à l’autre (surface occupée, matériaux, dispositifs médicaux connectés…). Chez Tessan, par exemple, la cabine est insonorisée et munie d’un système de verrouillage de la porte ; elle comprend 4 étagères et est équipée de 7 dispositifs médicaux utiles pour le diagnostic (avec embouts à usage unique, gel hydroalcoolique ou lingettes désinfectantes) : tensiomètre, thermomètre, stéthoscope, otoscope, dermatoscope, oxymètre, balance, et bientôt d’un huitième, un spiromètre. Alors que seuls 4 sont obligatoires : stéthoscope, tensiomètre, otoscope et oxymètre. Les cabines Medadom, Medeo et Medispot en comptent 6 mais chez ce dernier, les dispositifs sont regroupés dans un seul outil connecté sans fil (de fabrication française comme la cabine elle-même) ; une lampe UVC de désinfection s’allume automatiquement après chaque patient et complète un système de ventilation activé quand la cabine est occupée. Idem chez Medadom, lequel, a ajouté, dans son dernier modèle, un voyant lumineux indiquant si la cabine est occupée ou vacante.
Rémunération variable
Si la majorité des patients sont à l’aise et totalement autonomes lors de leur téléconsultation, moyennant la première fois une ou deux explications, pour d’autres, le plus souvent âgés ou handicapés, la présence et l’assistance d’un membre de l’équipe officinale est indispensable pendant la consultation, en particulier pour le maniement des dispositifs médicaux connectés, même s’ils sont intuitifs et simples d’emploi. Le pharmacien peut aussi transmettre des données complémentaires si le médecin le lui demande. Ce qui peut, au total, représenter un investissement en temps… et en argent. Mais le jeu en vaut généralement la chandelle à court ou moyen terme.
La rémunération est cependant un paramètre à prendre en compte avant de se lancer. L’avenant n° 15 à la Convention nationale a prévu primo une participation forfaitaire de 1 225 € TTC pour l’équipement de base et l’abonnement à une solution technique pour mettre en œuvre la vidéotransmission (déclaration en ligne sur amelipro). Puis de 350 €/an les années suivantes. Secundo une rémunération forfaitaire de 25 € TTC par tranche de 5 consultations avec un plafonnement annuel fixé à 750 €.
* Pour ceux-ci, uniquement dans les pharmacies faisant partie de structures d’exercice coordonné de type CPTS ou CDS.
** Tessan, Medadom, Medeo, Medispot.
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