LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Comment êtes-vous devenue experte en e-santé, en santé 2.0, en médias sociaux, en Europe et à l’international ?
DENISE SILBER.- Je me suis intéressée à Internet quand le Web a pris de l’importance, au milieu des années 1990. À l’époque j’avais une agence de communication traditionnelle en santé qui a été la première à s’intéresser et à créer des sites Web médicaux. Je suis repartie aux États-Unis où j’ai essayé de créer une société de 2e avis médical à distance. Mais, à cette époque, le haut débit n’existait pas, les coûts Internet étaient très élevés et nous avons compris que ce projet ne pourrait pas aboutir. Je suis rentrée en France en 2001 pour lancer l’agence Basil Stratégies, qui organise depuis 2010 le congrès Doctors 2.0 & You à Paris, dont l’objectif est de faire intervenir les meilleurs experts internationaux et de réunir à la fois les professionnels de santé, les patients, les industriels et les institutions de santé. C’est aujourd’hui un succès.
Vous avez déjà fait des analyses sur l’usage d’Internet par les professionnels de santé. Quelle est votre vision de l’utilisation qui en faite par les pharmaciens ?
Les pharmaciens sont informatisés depuis longtemps de par leur métier, depuis bien plus longtemps que les autres professionnels de santé, ce qui peut figurer un avantage. En revanche, ils ont moins l’habitude d’échanger sur leur métier que les médecins, par exemple, qui, eux, n’hésitent pas à se soumettre des cas cliniques. Mais, comme pour tout professionnel de santé, même si l’habitude n’est pas encore acquise, le pharmacien a besoin de communiquer.
Que pensez-vous des réseaux sociaux dédiés aux pharmaciens ?
Il n’y en a pas vraiment un qui se dégage et qui se montre véritablement actif, mais j’imagine que les forums qui existent derrière les grands sites de la profession leur permettent de bien échanger. Ce que propose la plateforme SanteConnect pour plusieurs professions, dont les pharmaciens, est intéressant. C’est une bonne solution de démarrage, mais il faut encore que la société trouve par quels moyens animer le réseau social. Aujourd’hui, ce qui va permettre à tous d’intégrer le Web 2.0, ce sont les applications mobiles. Qui n’a pas son application mobile en lien avec son activité professionnelle ? Quant aux domaines dans lesquelles ils peuvent avoir un rôle essentiel, on peut citer l’adhésion des patients à leur traitement. Il y a certainement quelque chose à faire dans ce sens, car il ne suffit pas d’expliquer et d’inciter, il faut aussi une application ludique.
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