ON L’APERÇOIT dès l’arrivée à la gare RER. Elle est surmontée d’un immense panneau où l’inscription « PHARMACIE » se détache en blanc sur fond rouge, suivie de la mention « 24 h/24 et 7 j/7 » en lettres jaunes. La pharmacie de la gare de Roissy-en-Brie, en Seine-et-Marne, deviendra dans quelques jours la plus grande officine de France, avec une surface de vente de près de 1 000 m2, contre 300 m2 actuellement. Un nouveau bâtiment est sorti de terre, accolé à l’officine historique. Dans la partie en travaux, les ouvriers s’activent au milieu des câbles qui pendent encore du plafond. « La pharmacie agrandie devrait ouvrir vers le 2 avril », confie l’un d’eux. Au même moment, un client égaré demande où se trouve l’entrée de l’officine. L’ouvrier lui indique une porte à droite.
Sur la façade, à côté de l’entrée, un guichet de garde a été installé il y a quelques mois. Cet « accueil de nuit » permet au pharmacien qui assure la permanence entre 23 heures et 8 heures de recevoir les appels, via un interphone.
À l’entrée de la pharmacie, un agent de sécurité monte la garde. Une rangée de caisses occupe le mur gauche de la surface de vente. Devant les comptoirs, la file des clients serpente entre des rangées de bacs transparents. Les plus proches des comptoirs contiennent des médicaments en libre accès, soigneusement rangés par marque : pastilles pour la gorge dans l’un, magnésium dans un autre, paracétamol dans un troisième... Chaque compartiment est surmonté d’une affichette jaune fluo avec le prix du produit indiqué en gros caractères.
La seconde rangée de bacs propose des produits de parapharmacie, des boissons énergisantes, des produits de phytothérapie ou des tisanes minceur. « 1 + 1 gratuit », « le 2e à – 50 % », indiquent les affichettes.
Des prix très attractifs.
Le ton est donné. Ici, les prix sont moins élevés qu’ailleurs, parfois jusqu’à 40 %. Et cela se sait. Plus de 1 000 personnes franchissent ainsi quotidiennement la porte de la pharmacie. Au milieu des larges allées, un couple de personnes âgées déambule, en consultant de temps en temps la liste que la dame tient à la main. Pendu au téléphone, un jeune papa a rempli son panier avec trois boîtes de lait infantile et s’enquiert auprès de sa compagne d’autres produits qu’il pourrait acheter. Une vieille dame a posé le sien devant un rayon et multiplie les allers-retours pour le remplir : tubes de dentifrice, brosses à dents, savons, crèmes. Les produits s’amoncellent à un rythme régulier, si bien que l’on se demande si son panier sera assez grand pour tout contenir.
En s’aventurant dans les rayons, on constate qu’ils sont particulièrement bien fournis. Plusieurs rayonnistes y travaillent. Vêtues de blouses noires, elles guident les clients parfois perdus entre les linéaires. « Les crèmes hydratantes ? Au fond à droite. Les déodorants ? Le rayon juste derrière vous, Madame. » Mais pour toute information sur les produits eux-mêmes, elles renvoient vers les conseillères en dermocosmétique. Les pharmaciens et les préparateurs, quant à eux, sont derrière les comptoirs. Chaque salarié de l’officine porte une blouse, gris clair ou gris foncé, et des badges indiquant la fonction de chacun : « conseillère », « préparatrice », « adjoint ». La pharmacie emploie une quarantaine de personnes, dont une dizaine de pharmaciens. À proximité de la sortie, quatorze caisses permettent d’absorber le flux de clients. Lorsque l’extension sera ouverte, quatre d’entre elles seront dédiées à la parapharmacie.
De fait, malgré la file d’attente, le passage aux caisses est assez rapide. À la sortie, une cliente franchit le seuil, un sac plastique plein à craquer dans une main, légèrement déséquilibrée par son poids.
Lorsque le RER repart, le panneau rouge surmontant la pharmacie de la gare s’estompe progressivement dans le lointain. Dans quelques semaines, il coiffera le toit de la plus grande officine de France...
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