Une sensibilisation des pharmaciens et des patients

Chaîne du froid : avoir les bons réflexes

Publié le 18/06/2009
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Vaccins, médicaments anticancéreux, antidiabétiques… De nombreux traitements sensibles aux variations de température sont présents en officine. Le respect de la chaîne du froid est donc un enjeu de taille pour le pharmacien, car il doit délivrer au patient un produit conforme. Le Conseil régional de l’Ordre du Nord-Pas-de-Calais et Sofrigam, qui produit des emballages pour le transport des médicaments thermosensibles, se sont unis pour sensibiliser les officinaux aux bonnes pratiques.

AFIN DE proposer aux pharmaciens des astuces pour mieux sécuriser la gestion de leurs médicaments, Jean Arnoult, président du Conseil régional des pharmaciens du Nord-Pas-de-Calais, et Gilles Labranque, P-DG de Sofrigam, ont organisé une réunion, la semaine dernière, dans l’usine du groupe, près d’Arras.

En effet, l’enjeu pour l’officinal est de taille : dernier maillon de la chaîne, il doit s’assurer que le traitement dispensé au patient est de qualité. « Il importe de former et d’informer les acteurs de la logistique des produits de santé soumis à la chaîne du froid », précise d’emblée Annick Demouy, conseillère ordinale.

Les exigences de cette maîtrise à l’officine sont multiples. Outre le haut niveau de qualité à assurer, le non-respect des bonnes pratiques oblige à la destruction du produit, avec, à la clé, une perte financière pour le pharmacien.

Il doit donc dialoguer avec ses fournisseurs, et demander des engagements formels sur la procédure de respect de la chaîne chez les grossistes, et la durée maximale de maintien des PST (produits sensibles thermiquement) dans l’emballage. « Les officinaux doivent également demander un engagement sur la distinction significative des emballages isothermes, et sur la date et l’heure de fin de préparation de la commande », précise Jean Arnoult, président du CROP du Nord-Pas-de-Calais, en présentant les travaux de la commission de l’Ordre sur la sécurisation de la chaîne du froid.

Deuxième moment clé : l’arrivée des commandes. La situation idéale ? Recevoir celles contenant les PST durant les horaires d’ouverture de l’officine pour qu’elles soient traitées immédiatement. « Il s’agit de se montrer très prudent dans les commandes, pointe Jean Arnoult, d’avoir un stock minimum et de bien le gérer car il ne peut pas retourner chez le fournisseur. »

Un colis froid n’attend pas.

L’attention du pharmacien doit être en éveil au moment de la réception. Un colis froid n’attend pas : il faut le traiter tout de suite. Chaque arrivée doit se faire selon une procédure écrite et doit être enregistrée. Ensuite, les traitements doivent être conservés dans une enceinte dédiée, entre + 2 et + 8 degrés. Il faut effectuer un suivi des températures chaque jour, et opter pour des enceintes réfrigérées avec systèmes d’alarmes lors des ouvertures de porte prolongées, ou en cas de coupure de courant.

Lors de la dispensation, il faut également veiller à réduire au minimum le temps d’exposition des PST à une température non conforme. « Au moment de la délivrance, le pharmacien doit insister sur le rôle du patient dans la prévention de la dégradation de son médicament, recommande Jean Arnoult. Il peut remettre une fiche informative expliquant les contraintes spécifiques liées au respect de la chaîne du froid pour le traitement délivré. » Par exemple, l’officinal peut rappeler dans ce document de placer le médicament au frais dès l’arrivée au domicile et de le stocker au milieu du réfrigérateur.

Là encore, c’est l’éducation thérapeutique qui prime : mieux sensibilisé, le patient a toutes les informations pour bien se soigner.

OLIVIA JAMET

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2673