LES ANTIDIABÉTIQUES classiques (metformine, glitazones, sulfamides) ne corrigent que l’une ou l’autre des anomalies physiologiques liées au diabète de type 2. C’est pourquoi ils ne parviennent généralement pas à contrôler durablement la glycémie en monothérapie. En France, on estime à plus de 300 000 le nombre de patients en échec d’une monothérapie correctement menée par metformine.
L’étude UKPDS a montré que le diabète est une maladie évolutive entraînant un échappement thérapeutique nécessitant une intensification des traitements. Une nouvelle approche consiste à agir sur la voie des incrétines telles que le GLP-1 (glucagon-like peptide). Ces hormones sont naturellement synthétisées par l’intestin lors des repas pour limiter les pics de glycémie, suite à l’absorption des sucres et des graisses. « Elles stimulent le fonctionnement des cellules alpha- et bêtapancréatiques et augmentent leur sensibilité au glucose, ce qui se traduit par une augmentation de la sécrétion d’insuline et une réduction de celle du glucagon tant que la glycémie est trop élevée, explique le Pr Serge Halimi (CHU de Grenoble). Cet effet gluco-dépendant est rapide et de courte durée, il cesse dès l’abaissement de la glycémie, ce qui protège efficacement contre les hypoglycémies. » Malheureusement, les incrétines ont une durée de vie très courte, elles sont dégradées en quelques minutes par une enzyme, la dipeptidyl-peptidase-4 (DPP-4).
Une nouvelle classe de médicaments actifs par voie orale permet de stabiliser les incrétines à des concentrations physiologiques en inhibant la DPP-4. Avec le lancement de Galvus (vildagliptine), Novartis met à la disposition du corps médical un médicament qui permet d’améliorer le contrôle glycémique sans induire de prise de poids, et avec un moindre risque d’hypoglycémie. Ces effets indésirables sont fréquents avec les autres antidiabétiques oraux et ils limitent l’optimisation de ces traitements. Galvus est associé à la metformine, antidiabétique de première ligne, mais aussi aux autres classes d’antidiabétiques oraux (glitazones et sulfamides) pour abaisser significativement la glycémie et le taux de l’hémoglobine glycosylée (HbA1c) chez les patients pour qui ces médicaments, en monothérapie, ne permettent plus de contrôler correctement la glycémie.
Confort et qualité de vie.
« Galvus renforce et prolonge l’action des incrétines en inhibant la DPP-4 qui les dégrade. Il a fait l’objet de nombreuses études cliniques, portant sur plusieurs milliers de diabétiques type 2 présentant un contrôle glycémique insuffisant, qui ont confirmé son efficacité », déclare le Dr Sylvie Dejager, responsable de groupe de projets thérapeutiques Novartis. Associé à la metformine, l’antidiabétique de référence, Galvus a permis une réduction supplémentaire de 1,1 % de l’HbA1c, par rapport à l’association metformine + placebo (étude Bosi). Aucune différence significative n’a été observée en matière d’effets indésirables entre les sujets sous Galvus et ceux sous placebo. Les problèmes gastro-intestinaux, fréquents avec la metformine, ne sont pas majorés sous Galvus (14,8 % versus 18,2 % sous placebo). Chez les patients mal contrôlés par monothérapie avec une glitazone ou un sulfamide, ce bénéfice est également significatif avec respectivement un abaissement supplémentaire de l’HbA1c de 1 % et de 0,6 % par rapport à la valeur initiale.
La bithérapie Galvus + metformine a été comparée directement aux deux bithérapies les plus utilisées en France dans deux essais randomisés en double aveugle : sulfamide + metformine (étude Ferrannini) et glitazone + metformine (étude Bolli). L’efficacité Galvus + metformine est comparable à celle des deux autres bithérapies, avec un bénéfice pondéral (différence de 2 kg en moyenne versus les deux bithérapies) et une réduction du risque hypoglycémique (10 fois moins élevé par rapport au groupe sous sulfamide). A efficacité égale, la neutralité pondérale, le faible risque hypoglycémique et la sécurité de l’association Glavus-metformine vont jouer un rôle positif dans le choix des thérapeutiques car, comme le souligne le Pr Halimi, « parmi les critères de choix, il faut aussi prendre en compte le confort et la qualité de vie du patient ».
Une même molécule pour deux médicaments.
Avec le souci de simplifier le traitement et d’améliorer l’observance et la qualité de vie des patients devant suivre une bithérapie associant Galvus à la metformine, Novartis a conçu Eucreas, association fixe de vildagliptine (50 mg) et de metformine (1 000 mg). Chez les diabétiques de type 2, naïfs de tout traitement médicamenteux, un comprimé d’Eucreas administré deux fois par jour, a entraîné une diminution de 1,8 % du taux d’HbA1c par rapport à la valeur initiale. Cette diminution était significativement supérieure à celle obtenue avec chacun des principes actifs en monothérapie. Le poids des patients est resté stable et aucun épisode d’hypoglycémie sévère n’a été répertorié. L’incidence des diarrhées a été de 6,5 % chez les patients sous Eucreas et de 11 % sous monothérapie metformine. Eucreas est administré en deux prises par jour à la dose de 50 mg/1 000 mg. Chez l’adulte, en association à la metformine ou à une glitazone, la dose quotidienne recommandée de Galvus (vildagliptine) est de 100 mg en deux prises de 50 mg le matin et le soir. En association à un sulfamide hypoglycémiant, la dose recommandée est de 50 mg par jour en une prise le matin.
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