Dans les états de stress post-traumatique, des chercheurs américains mettent en évidence l’efficacité de la 3,4-methylenedioxymethamphetamine, ou MDMA, en soutien d’une psychothérapie.
Cette étude de phase II a ses faiblesses. Le nombre de sujets retenus tout d’abord, 26 personnes. Puis, la difficulté à s’approvisionner, de manière légale, en 3,4-methylenedioxymethamphetamine ou MDMA, la molécule de l’ecstasy. Enfin, l’absence de groupe témoin et l’utilisation de placebo. Cependant, les résultats obtenus méritent qu’on s’y attarde. Dans un article publié hier dans la revue « The Lancet psychiatry », des chercheurs américains suggèrent qu’administrée de manière contrôlée, la MDMA peut renforcer les effets bénéfiques de la psychothérapie dans le suivi des personnes en état de stress post-traumatique (ESPT).
Ces chercheurs de Charleston en Caroline du Sud et de Santa Cruz en Californie, s’appuient sur les résultats d’une étude menée entre novembre 2010 et janvier 2015 auprès de 22 soldats vétérans, trois pompiers et un policier, tous atteints de stress post-traumatique. Selon le protocole retenu, à l'insu de ces participants et à l’insu de leur psychothérapeute, trois doses différentes de MDMA leur ont été administrées (30 mg, 75 mg et 125 mg) parallèlement à des séances de psychothérapie. Comme le mentionne l’équipe de chercheurs, « ceux qui ont reçu les deux doses les plus élevées - 75 ou 125 milligrammes - ont bénéficié d'un plus grand soulagement des symptômes de l’ESPT que ceux ayant reçu la dose de 30 mg ».
Dans une deuxième étape de l'étude, les participants ayant déjà reçu 30 mg et dont la dose avait été augmentée à 100-125 mg de MDMA ont vu leurs symptômes « diminuer significativement ». Une autre « diminution significative » a été observée, à un an, dans la gravité des symptômes chez l’ensemble des participants. Seize d'entre eux ne présentaient plus aucun critère du diagnostic de l'ESPT.
Ces résultats suggèrent que cette nouvelle approche de la pharmacothérapie peut accélérer le traitement des patients en combinant à une psychothérapie un médicament à action rapide administré à des intervalles mensuels, sous surveillance et moyennant une bonne tolérance. Ce qui ne veut pas dire pour autant, mettent en garde les chercheurs, que les personnes souffrant de troubles psychiatriques doivent se tourner vers les drogues illégales comme l’ecstasy.
Ils tempèrent d’autant plus leurs conclusions que pendant les essais, 85 événements indésirables (tels qu’épisodes d’anxiété, céphalées, fatigue et insomnie) ont été rapportés par 20 participants. De même, un participant a été hospitalisé pour pensées suicidaires. Il n’a pu toutefois être établi de lien direct entre ces événements et la MDMA.
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