LA CHOLESTASE est définie comme une diminution ou un arrêt de la sécrétion biliaire. Il en résulte une augmentation des concentrations sériques d’acides biliaires toxiques qui peuvent entraîner le développement d’une fibrose hépatique, voire d’une cirrhose. En France, environ 33 000 patients sont atteints de maladies cholestatiques. « On manque encore de données en pratique médicale courante sur ces pathologies, mais les connaissances et leur prise en charge ont beaucoup évolué, déclare le Pr Olivier Chazouillères (hôpital Saint-Antoine, Paris). Les anomalies de fonctionnement peuvent se situer au niveau des hépatocytes, comme c’est le cas dans les cholestases intra-hépatiques familiales progressives (CIFP) ou gravidique (CIG), ou intervenir sur les canaux biliaires menant à une obstruction biliaire : la cirrhose biliaire primitive (CBP), la cholangite sclérosante primitive (CSP), ou encore la mucoviscidose. »
La CBP, qui est la principale maladie cholestatique chronique de l’adulte, est une maladie auto-immune caractérisée par la destruction inflammatoire des petits canaux biliaires et la présence d’anticorps antimitochondriaux. La CSP se distingue par une atteinte inflammatoire et fibrosante des voies biliaires intra et/ou extra-hépatiques ; elle est associée, dans 60 à 65 % des cas, aux maladies inflammatoires du côlon avec un risque augmenté de cancer du côlon ; l’existence d’une composante dysimmunitaire est probable. Les CIFP, dont il existe trois types, sont en rapport avec des anomalies génétiquement déterminées de transporteurs au pôle biliaire des hépatocytes. Des facteurs génétiques, mais aussi hormonaux, interviennent également dans le développement de la CIG. Quant à la mucoviscidose, elle est en lien direct avec l’obstruction progressive des canaux biliaires par des bouchons muqueux.
Une amélioration du pronostic et de l’espérance de vie.
L’AUDC représente la molécule de référence dans le traitement des maladies hépatiques cholestatiques, mais ses indications et ses posologies sont restées longtemps peu précisées. L’AUDC est un acide biliaire présent à l’état de traces chez l’homme. Initialement, il était utilisé pour dissoudre les calculs biliaires et diminuer leur toxicité. Ses mécanismes d’action sont multiples : stimulation de la sécrétion biliaire, modification du pool d’acides biliaires, cytoprotection des hépatocytes et des cellules biliaires et, à un moindre degré, action anti-inflammatoire et modulation de l’immunité. « Avec le lancement de Cholurso 250 et 500 mg, le traitement par AUDC s’adapte aux nouvelles connaissances en matière de cholestases, annonce le Dr Bertrand Hanslik (hôpital Saint-Antoine, Paris). Plus précisément, Cholurso a obtenu, fin 2011, une AMM dans sept pathologies hépatiques cholestatiques. En affinant les indications et les posologies selon les recommandations européennes, le médicament fait progresser leur prise en charge et a transformé le pronostic de certaines d’entre elles. » Ainsi, dans les CBP, le nombre des transplantations hépatiques a considérablement diminué ; chez les patients ayant une colite inflammatoire, le risque de carcinogenèse colique a diminué ; dans la mucoviscidose, les signes cliniques et biologiques sont améliorés ; dans la CIG, le prurit est significativement diminué, avec un probable effet bénéfique sur la prématurité, et dans les CIFP (type 3) les tests hépatiques sont améliorés.
Plus l’administration d’AUDC est précoce plus grande est son efficacité et, à long terme, elle est associée à une amélioration de l’espérance de vie. Aux doses recommandées, l’AUDC est dépourvu d’effets indésirables graves et sa tolérance est habituellement excellente. Dans ces indications, l’efficacité et la tolérance de Cholurso reposent sur une sélection de plus de 45 références bibliographiques portant sur des méta-analyses et des études de cohorte publiées entre 1983 et 2011. Le dosage à 500 mg permet de diminuer le nombre de prises quotidiennes, ce qui favorise l’observance et apporte plus de confort au patient.
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