Pour évaluer l’efficacité de l’administration de nirsévimab (Beyfortus) sur l’épidémie de bronchiolite à VRS lors de la saison 2023-2024, deux études ont été menées par l’Institut Pasteur et Santé publique France. Dans la première, les chercheurs ont étudié un groupe de nourrissons hospitalisés en réanimation pour bronchiolite, et regardé s'ils avaient reçu du Beyfortus ou non (étude cas-témoins menée en métropole entre le 15 septembre 2023 et le 31 janvier 2024). Ils estiment que le traitement est efficace entre 76 % et 81 % contre le passage en soins intensifs, un chiffre qui doit toutefois être relativisé par la taille relativement réduite de l'échantillon (288 nourrissons). Cette étude a été réalisée grâce à la mise en place d’un système pilote de surveillance des cas sévères de bronchiolite chez les enfants de moins de deux ans par les cellules régionales de SPF, en collaboration avec le réseau Picure (pour Pediatric Intensive Care Unit Registry). « Grâce à notre système de surveillance de la bronchiolite et à l’implication des réanimateurs, nous avons pu évaluer dans un délai très court et en vie réelle les effets positifs du nirsévimab (Beyfortus) sur la santé des nourrissons. Ces résultats ont été transmis aux autorités compétentes pour éclairer les décisions et l’action publique en matière de prévention des cas de bronchiolite à VRS », expose Isabelle Parent du Chatelet, responsable de l’unité infections respiratoires et vaccination de SPF dans le communiqué de l’agence.
Une hospitalisation évitée pour 40 doses de Beyfortus administrées
La seconde étude est un travail de modélisation mathématique qui conclut que l’administration du nirsévimab a permis d’éviter environ 5 800 hospitalisations pour bronchiolite, après passage aux urgences entre le 15 septembre 2023 et le 31 janvier 2024 en métropole. Cela correspond à une réduction de 23 % du nombre total d’hospitalisations pour bronchiolite à VRS après passage aux urgences par rapport au scénario sans administration. Soit une hospitalisation évitée pour 40 doses de Beyfortus administrées. « Avec une hospitalisation pour bronchiolite à VRS évitée pour environ 40 enfants traités, notre étude met en évidence la pertinence de l'administration du nirsévimab pour réduire les hospitalisations dues au VRS », estime Simon Cauchemez, responsable de l’unité de Modélisation mathématique des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur.
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