LES MAISONS de naissance prévues par le plan Périnatalité 2005-2007 sont définies comme un lieu d’accueil des femmes enceintes, du début de leur grossesse jusqu’à leur accouchement, sous la responsabilité exclusive de sages-femmes libérales, dès lors que celui-ci se présente normalement. Ces maisons sont attenantes à des services de gynéco-obstétrique, le terme « attenante » signifiant qu’un transfert de la maison de naissance vers la maternité peut avoir lieu de façon non motorisée, par brancard, sans traverser la voie publique et, dans tous les cas, dans un délai compatible avec l’urgence.
La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011, adoptée le 25 novembre, va permettre l’expérimentation de maisons de naissance à partir du 1er septembre 2011, dans des conditions à définir par décret, et un premier bilan est prévu pour le 31 décembre 2014.
L’Académie de médecine se dit parfaitement consciente du désir de certaines femmes de pouvoir accoucher dans une ambiance moins médicalisée. Elle n’est pas hostile, a priori à toute expérimentation de maisons de naissance, réservées aux grossesses dites à bas risque?; néanmoins, elle émet des réserves pour trois raisons majeures :
– Grossesse à bas risque ne signifie pas absence de risque au cours de l’accouchement et de complications imprévues au cours du travail (problème de dilatation du col, retard à l’expulsion de l’enfant, souffrances fœtales plus ou moins brutales et, du côté de la mère, déchirure du périnée, hémorragie de la délivrance...).
– L’absence de toute hospitalisation : les mères sortent quelques heures après la naissance, par leurs propres moyens. Cette sortie peut entraîner des conséquences graves tant pour la mère, avec le risque retardé d’une hémorragie du postpartum, que pour l’enfant, les premiers jours ayant une importance capitale. Le Pr Roger Henrion rappelle, d’une part, que dans les maternités, les mères sont gardées en salle d’accouchement pendant deux heures et restent surveillées dans leur lit d’hospitalisation pendant 24 heures pour détecter toute anomalie et, d’autre part, que le premier examen de l’enfant doit être fait par un pédiatre.
– La difficulté de déterminer la responsabilité médicale et assurantielle des acteurs concernés. En cas de complications et de transfert vers le service de gynéco-obstétrique, il est prévu que la responsabilité et la prise en charge de la femme et du nouveau-né incombent au service de gynéco-obstétrique. Mais qui endossera la responsabilité de l’état de la mère et du nouveau-né au moment et au cours du transfert, la sage-femme ou le service qui reçoit ? Qui, en cas d`hypoxie fœtale sévère entraînant des séquelles chez l’enfant, sera considéré comme responsable, la sage-femme ayant suivi la grossesse et le travail ou l’obstétricien qui a terminé l’accouchement par une pose de forceps ou une césarienne ?
Afin de mieux accompagner les femmes au cours du travail, les membres de l’Académie nationale de médecine estiment préférable d’encourager le développement d’espaces physiologiques dans les services de gynécologie-obstétrique, de favoriser l’accès des sages-femmes libérales au plateau technique des cliniques privées, de renforcer les effectifs de sages-femmes hospitalières.
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