La prise en charge des cancers a été bouleversée par l’arrivée d’une nouvelle stratégie : l’immunothérapie spécifique.
Cette dernière « consiste à stimuler certaines cellules immunitaires pour les rendre plus efficaces ou à rendre les cellules tumorales plus reconnaissables par le système immunitaire », précise l’INCA dans un rapport sur les immunothérapies spécifiques qui vient d’être publié.
Dans ce champ, de nouveaux médicaments ont fait leur apparition. Notamment, les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (anti-PD-1, anti-PD-L1, anti-CTLA-4) et les cellules CAR-T.
Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire permettent de bloquer les « freins de l’immunité » (PD-1, PD-L1, CTLA-4) et donc de réactiver le système immunitaire afin que celui-ci lutte plus efficacement contre les cellules tumorales.
Au 1er février 2018, cinq médicaments de ce type sont autorisés dans l’Union Européenne dans 7 types de cancers. Grâce à ces nouveaux traitements, il est aujourd’hui possible de retarder le recours aux soins palliatifs, notamment dans le mélanome avancé, le cancer bronchique non à petites cellules métastasique et le carcinome rénal avancé. Mais ces médicaments hospitaliers exposent à des effets secondaires potentiellement graves, d’origine immunologique (et donc à traiter par des immunosuppresseurs). De plus, leur prix est très élevé. À titre indicatif, il faut compter plus de 15 000 euros pour 12 semaines de traitement avec un anti PD1.
Cellules CAR-T
Quant aux cellules CAR-T (chimeric antigen receptor-T cells), elles ne sont pas encore commercialisées en Europe. Il s’agit d’un type de traitement tout à fait particulier : pour les fabriquer, des cellules immunitaires (lymphocytes T) sont prélevées dans le sang du patient puis génétiquement modifiées en laboratoire pour exprimer des récepteurs spécifiques à leur surface (cette production de cellules permet d’éviter les situations de rejet). Les récepteurs spécifiques permettront à ces cellules de repérer des antigènes présents à la surface des cellules tumorales et d’apporter des protéines de co-stimulation de la réponse immune. Deux médicaments CAR-T sont enregistrés aux États-Unis depuis 2017. Au vu de leur taux de réponse très prometteur, leur arrivée sur le marché européen est très attendue. Au niveau des effets secondaires, ces médicaments peuvent exposer à un syndrome de relargage des cytokines (fièvre, hypotension, tachycardie, frissons, etc.), et parfois une atteinte neurologique (encéphalopathie, maux de tête, épilepsie, tremblements…). Par ailleurs, les cellules CAR-T sont des injections très coûteuses : de l’ordre de 475 000 dollars pour une injection de tisagenlecleucel et 373 000 dollars pour l’axicabtageneciloleucel.
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