Les mots schizophrène et schizophrénie sont connus, voire à la mode, mais utilisés à tort et à travers. Les médias en véhiculent très souvent des représentations fausses et négatives.
Pour preuve, l'étude lexicologique « L'image de la schizophrénie à travers son trait médiatique » menée sur l'usage de ces termes (à l'aide d'un logiciel textuel) auprès de plus d'un million d'articles parus dans la presse française sur cinq ans. Seulement 43,7 % de la presse en fait un usage médical mais les références scientifiques sont minoritaires (11 %). Les connotations sont plutôt culturelles (56 %) à l'occasion de la sortie d'un livre ou d'un film, médicosociales (20 %) ou judiciaires (13 %) relatant des faits divers.
L'image sous-jacente diabolise le malade, elle rejoint l'idée d'un manipulateur ou d'une personne potentiellement violente. Cette méconnaissance et ces préjugés pénalisent lourdement le vécu du malade et de son entourage et font obstacle à une prise en charge efficace.
« La schizophrénie est une maladie mentale complexe qui survient entre l'âge de 15 et 30 ans, avec parfois des formes plus tardives. Elle correspond à un dysfonctionnement des mécanismes au niveau de la structure cérébrale et des neurotransmetteurs », résume le Dr Yan Houdé, psychiatre. Elle n'affecte pas l'intelligence mais perturbe les fonctions cognitives comme l'attention, la mémoire, l'apprentissage et le traitement de l'information.
Elle est diagnostiquée tardivement car elle peut prendre le masque d'autres troubles. « Il faut l'évoquer en cas de problèmes addictifs, de phobie scolaire résistante, d'anorexie mentale, de dépression chez un adolescent, de clochardisation ou de paresse pathologique. Le sujet jeune est victime d'une perte de volonté et d'initiative, il glande et ne fait rien de sa vie, il n'est plus connecté au réel », analyse le psychiatre.
Éduquer, soutenir et sensibiliser
Toutes les fonctions ne sont pas perturbées en même temps et avec la même intensité. Le diagnostic est établi lorsque le patient remplit un certain nombre de manifestations : des hallucinations auditives et visuelles, des idées délirantes, des pensées désorganisées, des comportements à risque (toxicomanie), des symptômes négatifs avec émoussements affectifs et pensées suicidaires.
Cette maladie est un facteur déterminant de désocialisation et de précarité, elle réduit l'espérance de vie de 25 ans. Elle se manifeste de façon insidieuse et progressive et le patient peut ne pas avoir conscience des troubles qui l'affectent. Ce comportement appelé « insight » reste un grand défi de la prise en charge.
Aujourd'hui, les objectifs sont plus ambitieux. Ils ne ciblent pas seulement la rémission symptomatique, mais une diminution du handicap et des déficits (remédiation cognitive et réhabilitation) et un rétablissement durable.
Janssen s'engage pour accompagner les patients et les aidants avec des programmes d'information (santé, logement, services sociaux) et de psycho éducation, avec des équipes soignantes formées spécifiquement. Il soutient le programme Profamille de l'association Promesses, qui œuvre pour mieux faire connaître la maladie, la surmonter et lever le tabou qui l'entoure.
D'après une conférence de presse des Laboratoires Janssen.
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